Road trip d’hiver au Québec : un week-end de (re)découvertes à Montréal

Après de longs mois d’attente, marqués par l’impatience de revoir nos amis installés là-bas, le Québec et la neige, notre arrivée à Montréal s’est faite de la plus belle des manières : sur une fine couche de neige, peu à peu épaissie par les flacons qui tombaient encore. Pour des personnes venues profiter de l’hiver, le vrai, et de tout ce qu’il a offrir, forcément, c’était une arrivée réussie !

Atterrissage en douceur à Montréal

Alors que depuis l'avion on voyait la vie en bleu grâce aux hublots teintés ; c'est donc le blanc, cotonneux, épais, moelleux, qui nous a accueilli au sol. Le trajet entre l’aéroport et notre logement pour le week-end (l'appartement d'une amie) a été un moment de calme et de contemplation. On regardait en silence filer le paysage, hivernal, blanchi ; bien loin de la météo toulousaine des jours précédents le voyage (18°C la veille de notre départ contre quelque chose entre -6°C et -12°C à notre arrivée à Montréal).

Levés depuis bien trop longtemps déjà, épuisés par le manque de sommeil dans l’avion et le stress d’une correspondance audacieuse à Bruxelles (1h30, on ne m’y reprendra plus !), l’appel de la sieste réparatrice en plein milieu de l’après-midi a été plus fort que tout.

Malgré toutes les fois où j'ai entendu qu'il ne fallait pas céder à la tentation du sommeil et se caler le plus rapidement possible sur les horaires du lieu où on se trouve, croyez-moi, avec seulement trois heures de sommeil dans les paupières suivies de dix heures d’avion, on oublie bien vite ce genre de recommandation !

Et finalement, cette sieste de presque deux heures nous a fait le plus grand bien, sans même nous décaler, et nous a permis de profiter (dignement) des retrouvailles avec nos amis vivant au Québec et de découvrir l’ambiance conviviale du Nacho Libre.

Un après-midi à Montréal, entre retrouvailles et découvertes

Après une nuit de sommeil, pas encore totalement réparateur, on était quand même motivés et bien décidés à profiter de Montréal et de ses rues enneigées.

Débuter son séjour québécois avec un brunch : classique mais tellement agréable !

On a enfilé des vêtements chauds, mais pas notre panoplie la plus chaude, pour se laisser de la marge entre le -10° de ce jour-là et les températures glaciales auxquelles on s’attendait pour le reste de notre séjour. Et puis on s’est plongés avec plaisir dans la vie montréalaise … en faisant un brunch !

Je dois vous l’avouer, à ce jour, je ne connais pas de meilleure manière de débuter un séjour au Québec ! Lors de notre premier voyage, on avait commencé la découverte de Montréal par un brunch au Vieux Vélo, le lendemain de notre arrivée. Cette fois-ci, on est allés chez Ô deux sœurs, une belle adresse dans le quartier de Rosemont où les assiettes sont aussi délicieuses que copieuses (et jolies !) !

Du Plateau au Mont-Royal

Poussés par l’envie de marcher dans la neige, voire d’y faire de la luge, on a ensuite pris la direction du Mont-Royal. En chemin, on a retrouvé avec plaisir, trois ans après notre premier voyage au Canada, les jolis bâtiments du Plateau et les fresques qui habillent les murs du quartier, véritables explosions de couleurs et de créativité.

Le Mont-Royal, écrin de nature enneigée et perchoir de choix

Grâce aux chutes de neige de la veille, et à toutes celles d'avant aussi, les sentiers du Mont-Royal étaient totalement blancs. Sur le Chemin Olmstead, qui serpente sur les flancs du Mont-Royal, on a croisé d’autres promeneurs, des skieurs, des raquettistes, des cyclistes sur des fatbike (et des écureuils, évidemment !), chacun profitant de la neige à sa manière.

Parenthèse géologique :

Cette montagne au cœur de la ville, a été formée il y a 125 millions d'années environ par une intrusion souterraine de magma, qui n'a jamais atteint la surface terrestre. Le magma a été figé en profondeur et la colline qui forment aujourd’hui le Mont Royal n’est apparue que suite à l’érosion par la glace des roches sédimentaires qui l’entourait.

Retrouver la neige, son craquement singulier à chacun de nos pas, cette sensation sous nos pieds a été un véritable plaisir, qui a effacé presque instantanément la fatigue du voyage. Le bonheur était là, sous nos chaussures d’hiver et partout autour de nous, ce bonheur tout blanc que j’attendais avec impatience depuis de longs mois, voire depuis notre dernier séjour québecois (parce que bon ... la neige à Toulouse ... c'est quelque chose d'assez rare !) !

Malgré le ciel gris, épais, fermé, il flottait un je-ne-sais-quoi de léger et d’agréable dans l’air, renforcé par les exclamations joyeuses des enfants qui faisaient de la luge près du Lac au Castors. De notre côté, on a finalement décidé de ne pas faire de glissades et de continuer la balade à pieds, jusqu’au sommet du Mont-Royal et son incroyable belvédère Kondiaronk sur la ville.

Lors de notre premier séjour au Canada, on n’avait pas vraiment pu profiter de la (magnifique) vue depuis ce balcon sur la ville en raison du brouillard. Mais ce jour-là, la vue était dégagée et on a pu observer un long moment la ville, ses buildings, le Saint-Laurent et les ponts qui l’enjambent, et même certaines des collines Montérégiennes en arrière-plan (des collines, dix au total, dont le Mont-Royal fait partie, et qui sont toutes formées par le même type de roches).

Le Chalet du Mont-Royal
Le Chalet du Mont-Royal
Vue sur la ville et le Saint-Laurent depuis le belvédère Kondiaronk
Vue sur la ville et le Saint-Laurent depuis le belvédère Kondiaronk
Vue sur Montréal
Vue sur la ville depuis le belvédère avec les collines montérégiennes en arrière-plan

Montréal, au hasard des rues

Après cette parenthèse nature, cette balade blanche et ouatée sur les hauteurs de Montréal, on a retrouvé l'agitation de la ville en se promenant à travers les rues du quartier Mille carré doré (aussi appelé le Quartier du Musée), au pied du Mont-Royal, et celles du centre-ville.

Là, on a découvert des bâtiments magnifiques, anciens, au style gothique, d'autres plus sobres, discrets, presque quelconques, et puis d'autres encore, résolument modernes, rectangulaires, gigantesques ; le tout formant un fabuleux patchwork de styles architecturaux et un terrain privilégié pour s’émerveiller et prendre des photos.

Comme ailleurs à Montréal, des œuvres d’art, peintes ou construites, plus ou moins visibles, apportent dans ces deux quartiers un peu de couleurs et de légèreté aux rues, un peu de gaieté et de surprises à cette balade au cœur de la ville.

Papillonnant d'un bâtiment historique à un building, d'une jolie façade à une fresque colorée, on a finalement atterri sur l'emblématique Place des Arts, où une manifestation culturelle en pleine préparation donnait déjà un souffle de dynamisme au lieu.

Fatigués par le froid et par la marche dans la neige, auxquels nos corps n'étaient pas encore habitués, c’est autour d’un délicieux thé au café-bar du Théâtre Sainte-Catherine, dans la rue du même nom, que s’est terminée notre première balade québécoise de ce séjour.

Un dimanche à Montréal, du Jardin Botanique au Vieux-Port

Après un nouveau brunch, cette fois-ci à domicile et préparé par nos soins, la journée du dimanche a été l’occasion de découvrir un autre écrin de nature enneigée au cœur de la ville. Accompagnés de deux amies, on s’est promenés sur les sentiers, en partie déneigés, du Jardin botanique de Montréal.

Le Jardin Botanique de Montréal sous la neige

Parenthèse historique et botanique

Fondé en 1931 par le frère Marie-Victorin, le Jardin Botanique de Montréal a été conçu par l'architecte paysagiste Henri Teuscher, en collaboration avec Frederick Gage Todd, lui aussi architecte paysagiste. Le Jardin Botanique compte dix serres d'expositions et une trentaine de jardins thématiques. Il s'étend sur une surface totale de 75 hectares et regroupe 22 000 espèces végétales et cultivars (plante obtenue en culture). Il est classé Lieu Historique National depuis 2008 et fait partie du complexe muséal Espace pour la vie depuis 2009.

Même si ce n’est pas la meilleure saison pour admirer les arbres, plantes et arbustes qui ornent ce jardin, la balade, loin des bruits de la ville, était bien agréable et riche de jolis tableaux enneigés.

On a rencontré des arbres aux silhouettes, chauves, et très surprenantes ; on a admiré ces silhouettes de bois se détachant sur le ciel bleu, sur la neige, dans la lumière du soleil d’hiver ; on a observé, justement, les jeux d’ombres et de lumières parmi ces silhouettes ; on a découvert la grande variété des arbres qui habitent ce parc, dont certains que l’on n’avait jamais vu avant ; on cherchait la silhouette de la Tour Olympique en arrière-plan et on a aussi rencontré des créatures enneigées étranges !

Le Vieux-Port de Montréal, à l’heure d’hiver

Alors que le soleil déclinait, on a pris la route en direction du Vieux-Port de Montréal pour profiter un peu des beautés de ce quartier historique et prendre un verre avec vue sur le Vieux-Port et le Saint-Laurent.

Parenthèse historique (bis)

Situé sur la rive nord du Saint-Laurent accueille, le Vieux-Port de Montréal a vu le jour dès le début du 18e siècle. Lors de la révolution industrielle, au 19e siècle, il s'est développé de manière importante et s'est alors étendu sur plus de deux kilomètres, entre le Vieux-Montréal et le Fleuve Saint-Laurent. Le Vieux-Port compte six quais au total (le Quai de l'Horloge, le Quai Jacques Cartier, le Quai King-Edward, le Quai des Convoyeurs, le Quai Alexandra et le Quai de la Pointe du Moulin) et autant de bassins, dont la profondeur ne dépasse pas les 10 mètres.

Ce jour-là, dans le Port de l’Horloge, au pied de la Tour du même nom, le bassin qui accueille habituellement les bateaux n’était plus qu’une vaste étendue de neige, désertée de ces habitants flottants.

Parenthèse historique (ter)

La Tour de l'Horloge, construite entre 1921 et 1922 est un monument de commémoration en l'honneur des marins de la marine marchande morts pendant la Première Guerre Mondiale. A la manière d'un phare, la Tour était équipée d'une lampe qui permettait de guider les navires dans le Vieux-Port. Son horloge, fabriquée en Angleterre, possède le même mécanisme que Big Ben. En 1984, la Tour est restaurée, elle devient accessible à tous les visiteurs et accueille un centre d'interprétation ainsi qu'un observatoire, accessible par un escalier de 192 marches, qui remplace la lampe de phare. Depuis 1996, la Tour de l'Horloge est classée "Édifice fédéral du patrimoine"

Dans le ciel éclairci de cette fin de journée d’hiver, les silhouettes métalliques du Pont Jacques Cartier et des manèges de La Ronde sur l’Île Sainte-Hélène se détachaient nettement. En regardant vers la ville, c’est celle de la grande roue de l’Île Bonsecours qui offrait un joli dessin dans le ciel bleu parsemé de nuages.

Quelques mètres plus loin, une autre silhouette, beaucoup plus massive s’est imposée à nous, celle de l’impressionnante Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, surplombée, de ce côté-là, de coupoles et de sculptures.

Construite et fondée en 1655 à l'initiative de Marguerite Bourgeoys, cet édifice a ensuite été reconstruit deux fois, en 1675 et 1771. Classée site et immeuble patrimonial (respectivement en 1964 et 2014), la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est une église de pèlerinage.

A côté d’elle, le Marché Bonsecours, autre bâtiment historique de Montréal, créé en 1847 et classé Lieu Historique National du Canada en 1984, a troqué sa vocation de marché public pour devenir aujourd’hui le siège du Conseil des métiers d'art du Québec et de l'Institut design de Montréal et un lieu qui accueille salles d'expositions, restaurants et commerces.

Même si on connaissait déjà ce bâtiment, on n’a pas pu s’empêcher d’aller s’y balader encore une fois avant d’aller se perdre dans les rues animées du Vieux-Montréal. La neige recouvrait certains trottoirs, apportant un peu de fraîcheur, de blancheur et de contraste à ce paysage urbain.

On a clôturé ce premier week-end de notre séjour Québecois dans une enseigne vieille de vingt ans, qui occupe un des plus anciens immeubles du quartier, le Pub Saint-Paul. Assis au premier étage, près d’une fenêtre, on a profité des derniers rayons de soleil sur le Vieux-Port et le Saint-Laurent dans ce lieu convivial (et immense !) ; avant de redécouvrir les bâtiments et paysages vus à l’aller enveloppés par la nuit (déjà bien) noire.

Le Marché Bonsecours
Le Marché Bonsecours

Pour lire la suite de ce voyage c'est par ici ! Et si, vous avez besoin de conseils pour planifier un voyage au Québec en hiver c'est par ici !

Épinglez-moi !

7 Replies to “Road trip d’hiver au Québec : un week-end de (re)découvertes à Montréal”

  1. Qu’est-ce que j’aimerais y retourner en hiver, on croirait une autre ville !!

    1. C’est marrant que tu dises ça, parce que c’est la réflexion que je me fais à chaque fois que je vois des photos de Montréal (et d’autres lieux du Québec où on a été) je me dis la même chose ! Tu y avais été à quelle période toi ?

  2. Tu me donnes presque (je dis bien presque) hâte à l’hiver!

    1. Haha, carrément ?! Alors imagine à quel point moi je peux avoir hâte de revenir au Québec en hiver ^^

  3. Le thé, quand il fait froid, c’est la vie ! Il me tarde de retrouver la neige aussi un jour. Bon dimanche !

    1. Oh oui et puis celui-là était vraiment délicieux, un mélange de douceur et d’épices, une merveille ! Il faut que tu viennes dans le sud, on ira dans les Pyrénées ensemble pour voir la neige (et boire du thé !) !

  4. Coucou, je crois que je viens de tomber amoureuse de ce pays rien qu’en regardant tes photos, ça a l’air tellement beau.. Un de mes prochains voyages, enfin je croise les doigts !

    Tu peux me retrouver sur mon nouveau blog thechampagnetraveler.blogspot.com, je suis en train de préparer mon PVT Nouvelle-Zélande si jamais tu as des conseils…

    A bientôt !

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