Cet article participe au rendez-vous #EnFranceAussi, créé il y a huit ans par Sylvie, auteure du blog Le Coin des Voyageurs. Pour ce mois de juillet, c’est moi qui ai eu le privilège de choisir la thématique. Et du coup je me suis fait plaisir en choisissant un thème avec lequel je sais d’avance que mes rétines vont se régaler : « Sur le rivage » ! Pour ma part je vous emmène à Pénestin, même si le choix n'a pas été facile !
Les rivages, maritimes ou non, en France comme ailleurs, sont nombreux dans mes archives photos. Parce que j'aime l'eau, j'aime m'y baigner, j'aime l'observer, j'aime la biodiversité qui l'entoure et l'atmosphère qui se dégage d'une étendue d'eau, quelle qu'elle soit. Trouver le sujet de cet article n'a pourtant pas été si évident puisque j'ai du faire un choix parmi toutes les possibilités qui s'offraient à moi.
J'ai finalement opté pour un bout de terre bretonne, parce que j'ai des envie d'air iodé et que la Bretagne, c'est toujours une bonne idée pour se balader, en vrai ou virtuellement !
Face à ma chère Pointe de Merquel, étape incontournable de chacune de nos séjours en Presqu'île de Guérande, apparait l'extrémité sud de la Bretagne. Nichée entre l'estuaire de la Vilaine au nord et la baie de Pont-Mahé au sud, la commune de Pénestin et ses hameaux occupent la pointe la plus au sud du Morbihan. En hiver comme en été, on aime rejoindre parfois ce petit bout de Bretagne pour profiter de l'air marin et des beautés du rivage.
Le village de Pénestin, extrémité sud du Morbihan
Petit bourg de 2000 habitants, Pénestin est donc la commune la plus au sud du Morbihan. Tellement au sud du département, qu’elle fait partie de la presqu'île guérandaise qui, elle, se trouve en majeure partie en Loire-Atlantique, de l'autre côté de la mer (ça va, vous suivez toujours ?). Elle fait d'ailleurs également partie du pays de Guérande, pays traditionnels de Bretagne.
Petit point histoire-géo :
Les pays traditionnels sont des subdivisions des neufs pays historiques de Bretagne (Cornouaille, Léon, Trégor, Vannetais, Pays de Dol, Pays de Saint-Brieuc, Pays de Saint-Malo, Pays nantais, Pays rennais). Sur le Gwen Ha Du (le drapeau Breton), chaque bande représente un de ces pays historiques. Le pays de Guérande fait partie du Pays nantais. Et pour mieux comprendre tout ça en une carte, cliquez ici.
Le territoire de Pénestin comprend 25 kilomètres de littoral, ce qui en fait un endroit parfait pour profiter du rivage (!). Il compte également un point culminant à 35 mètres, appelé Berniguet. Le circuit de grande randonnée GR34 passe par Pénestin et permet de se promener le long du littoral, et même de rejoindre la Loire-Atlantique puisque le GR34 sillonne également ses côtes et s'achève d'ailleurs à Saint-Nazaire.
Pénestin le temps d'une balade estivale
Après être passé des dizaines de fois devant des panneaux où s'inscrit son nom, et quelques balades sur ses côtes, on a enfin pris le temps d'aller se balader dans les rues de Pénestin en août 2020. Les murs blanchis, les toits recouverts d'ardoises et les menuiseries, généralement bleues, resplendissent sous le soleil d'été. Quelques bâtisses en pierres jalonnent aussi notre parcours, tandis que d'autres nuances de couleurs habillent parfois les façades.
Comme de l'autre côté de la mer, le charme et le caractère de l'architecture locale font mouche et offrent un cadre agréable pour une balade contemplative. Quelques détails attirent l'œil, ralentissent notre progression, nous font revenir en arrière. La promenade est agréable dans ce petit bourg qui n'était pas, ce jour-là, assailli par les promeneurs.
L'église Saint-Gildas de Pénestin
Au cœur du village, se dresse la silhouette toute en pierres, taillées ou non, de l'église Saint-Gildas, saint patron de la commune. Construite au 19ème siècle, cette église de style néogothique a remplacé la précédente, érigée à l'emplacement de l'actuel cimetière.
Saint-Gildas, appelé Gweltaz en breton, est un abbé originaire de Grande-Bretagne qui aurait fini sa vie en Bretagne en 565. Surnommé "le sage", il est notamment connu pour son sermon "De Excidio et Conquestu Britanniae", une source majeure pour l'histoire de la Grande-Bretagne au 5e et 6e siècle.
La Pointe du Halguen et la Pointe de Coffrenau
A quelques kilomètres au nord-ouest de Pénestin se trouve la Pointe du Halguen, la pointe la plus au nord de ce petit bout de terre le plus au sud de la Bretagne. Elle fait face à la Baie de la Vilaine et permet d'observer, de l'autre côté, le reste du Morbihan qui s'étend à perte de vue. Cette pointe abrite une plage éponyme, tout en sable et en longs rochers gris et massifs.
Balade sur le sentier côtier depuis la Plage Du Halguen
Lors de cette balade estivale, c'est ici que nous avons décidé de prolonger notre excursion bretonne. Le panorama nous a immédiatement séduit : un paysage de bord de mer comme on les aime avec quelques rochers déchirés, du sable fin, de la végétation. Après avoir joué les aventuriers sur les rochers, nous avons rejoins le sentier des douaniers pour faire une petite balade le long du littoral.
Ce jour-là, le vent secouait la mer, lui donnant des nuances parfois grisâtres, elle la roulait et l'enroulait dans un fracas impressionnant qui ajoutait une dimension sonore au spectacle qui se jouait devant nous. Quand le sentier, entouré de buissons denses, ne nous permettait plus de voir la mer, ce bruit caractéristique et l'air parfumé d'iode nous rappelaient sans cesse sa présence, là, juste de l'autre côté du végétal.
Egalement caressée par le soleil estival, la mer était parée de reflets argentés, envoûtants. L'occasion de faire quelques photos singulières, où le ciel et la mer, à contre-jour, s'exposaient en gris, le premier quasiment uniforme et le deuxième étincelant et rempli de mouvements. En toute saison, par tous les temps, la mer est belle et offre toujours un visage différent.
La Pointe du Bile, extrémité sud du territoire de Pénestin
Quelques kilomètres plus au sud, tournée vers la Loire-Atlantique, se trouve la Pointe du Bile, l'extrémité sud du territoire de Pénestin, et donc du Morbihan et de la Bretagne. Elle est prolongée par des rochers qui refont surface à marée basse et protègent la Baie du Bile ainsi que celle de Pont-Mahé, rattachée elle, à la Loire-Atlantique.
L'île d'Aloès et l'île à Bacchus
La Pointe du Bile offre une vue de choix sur l'île d'Aloès, une petit île formé d'un banc de sable et de quelques rochers. La pointe fait également face à l'île à Bacchus. D'une forme globalement circulaire et surtout très singulière, elle est aisément reconnaissable depuis la terre comme la mer. Par temps clair, elle est visible depuis la Pointe de Merquel et permet même de se rendre compte du niveau de la marée, suivant la hauteur qu'on en voit.
Cette petite île doit son nom à Strabon, un géographe, qui aurait assisté sur ce rocher à des rites druidiques lui rappelant des colères destructrices du dieu romain du vin. Dans les années 80, des ibis d'Egypte provenant du Parc de Branféré, à 20 kilomètres de là, se sont échappés et ont élu domicile sur cet îlot. Suite à cela, l'Île à Bacchus a été classée réserve ornithologique et seul l'accès aux plages est autorisés au public, les rochers, eux, sont interdits.
La mytiliculture à Pénestin
Depuis la Pointe du Bile, à marée basse, on peut également observer les parcs à moules. La mytiliculture occupe une place importante dans l'économie locale. Un musée dédiée à la culture des moules de bouchot est d'ailleurs installé depuis 1995 dans le phare de Tréhiguier, à quelques kilomètres à l'est du village de Pénestin. Sous la mer, l'or noir local s'attache aux milliers de pieux installés en grande partie entre les îles et la côte.
Ce jour-là, l'île à Bacchus surgissait de la mer agitée tel un immense navire, totalement immobile et insubmersible. Autour d'elle, quelques barges myticoles se faisaient chahuter par les vagues au milieu d'une mer grisâtre. De loin, sur cette mer bien plus grandes qu'elles, les barges ressemblaient à des insectes fragiles avec leur grue semblable à une longue patte mécanique.
C'est devant ce panorama profondément maritime que s'est achevée notre balade bretonne ce jour-là. Après un dernier arrêt à la Pointe de Bé, nous avons regagné nos pénates, ravis de cette balade sur le rivage morbihannais. Un peu trop chahutés par le vent, on a parcouru qu'un petit bout du sentier mais ce n'est que partie remise car, on le sait, ce bout de côte nous réserve encore de belles surprises (comme j'ai pu le voir sur le blog de Sandrine) !
Les autres articles du rendez-vous
Pour lire les autres articles qui participent à ce thème "Sur le rivage", explorez la carte !
Merci de cette belle balade iodé ! <3
Tu nous fais découvrir de bien jolies pépites. Ça donne envie d’y aller pour respirer un grand bol d’air iodé et laisser son regard errer des volets bleus aux vagues de l’océan…
il semble faire bon s’y promener!
Grâce à ton article, j’ai envie de retourner à Pénestin (et merci pour la mention de mon blog dans ton article). Bises Sandrine
Je ne suis jamais allée à Penestin mais ton article et tes photos m’ent ont donné envie!
Je ne connais, pourtant mes grands-parents étaient à Carnac. C’est très joli, comme toutes les côtés bretonnes, de toute façon, je ne suis pas objective ! 😀
On prend un bon bol d’air frais avec cette balade iodée.
A lire cet article (et voir les jolies photos), je me dis que ça fait bien trop longtemps que je ne suis pas allée en Bretagne et qu’il va falloir remédier à cela ! Merci pour cette belle découverte, je ne connaissais pas Pénestin.