Nous avons quitté Alghero au matin, déjà baignée de soleil, pour aller (re)découfvrir la Péninsule du Sinis, entraperçue lors de notre premier voyage sur l’île. En chemin entre les deux, nous avons fait un arrêt à Bosa, considéré, à très juste titre, comme un des plus beaux bourgs d’Italie. De son château aux rives du Temo, Sa Costa (l’autre nom de Bosa) a tout pour charmer ses visiteurs.
D’Algehro à Bosa, une des plus belles routes panoramiques de Sardaigne
Peu après avoir quitté les remparts de la belle Alghero, nous avons rejoint la Strada Provinciale 105. Encore aujourd’hui, cette route est, dans mon souvenir, une des plus belles que nous ayons suivie en Sardaigne. Véritable balcon sur la Méditerranée, ce ruban de bitume offre de magnifiques points de vue sur la Grande Bleue mais aussi sur les reliefs de l’île qui la surplombent la plupart du temps.
Bosa, colline colorée de la Province d’Oristano
Petite ville qui rassemble près de 8000 habitants, Bosa est rattachée à la province d'Oristano depuis 2001 (auparavant elle appartenait à la province de Nuoro). La ville a été édifiée par les Phéniciens vers 900 avant notre ère. Traversée par le fleuve Temo (le seul où la navigation est possible en Sardaigne), elle a été un important port de commerce au Moyen-Âge, avant de tomber un peu dans l'oubli.
Au 19ème siècle, elle connait un nouvel essor grâce à ses vachettes et au cuir qu'elles permettent de produire. Bosa devient alors une des villes les plus riches de l'île. Fermées en 1960, les tanneries qui occupent la rive gauche du fleuve (quartier de Sas Conzas), sont les témoins de cette période. Désormais, Bosa est connue pour sa beauté incontestable, pour son vin, le Malvasia, et pour son artisanat (bijoux de corail, paniers d’asphodèle, filets, …).
Construite sur un territoire tout en reliefs, un peu en retrait par rapport à la mer, la ville est surplombée par un promontoire rocheux où se trouve le Castello di Serravalle. Et parce que, vous le savez, j'adore les vieilles pierres, le début de notre balade du jour à ne pouvait pas être ailleurs que sur cette colline. Audacieux (ou fainéants ?), on a entrepris de se garer au plus près du Castello, dans les rues étroites qui se trouvent juste en dessous.
Sans entrer trop dans les détails, je vous dirais simplement que le souvenir de ces jolies ruelles est, pour moi, à tout jamais, marqué par l'odeur de plastique (beaucoup trop) chaud qui s'est dégagée de notre Fiat 500 qui n'a visiblement apprécié notre audace... Et finalement se garer plus bas dans la ville, c’était très bien aussi, ça nous a permis de l'admirer en chemin !
Visite du Castello Malaspina, forteresse du 12ème siècle
La visite du Castello di Serravalle (aussi appelé Castello Malaspina donc) peut se faire en autonomie. Un document de présentation est disponible à l'accueil en plusieurs langues. C'est d'ailleurs de cette manière que nous avons parcourus les vestiges de ce château érigé sur la colline de Serravalle. Accompagnés de nos appareils photos et de nos dépliants en français, on s'est laissés guidés par l'Histoire du lieu et émerveillés par les paysages alentours.
La famille toscane Malaspina dello Spino Secco fait ériger le château au 12ème siècle. Le marquis, réputé très jaloux, aurait aussi fait construire un tunnel reliant l'édifice à la cathédrale de Bosa afin que son épouse puisse s'y rendre sans être vue par d'autres hommes. Un jour, pris d'un excès de rage, il lui coupa les doigts et fut (heureusement !) emprisonné. Certaines pierres du château représenteraient les doigts pétrifiés ... sympa non ?
De la forteresse de Malaspina il ne reste globalement que les "contours" : ses hauts murs, son chemin de ronde (d'où on peut admirer le panorama) et une partie de ses tours. Toutefois, la Chiesa di Nostra Signora de Sos Regnos Altos, qui se trouvait sûrement là avant le Castello a survécu à l'abandon de ce dernier comme au temps qui passe. Sobre à l'extérieur comme à l'intérieur, elle renferme néanmoins de jolies fresques de style espagnol.
Balade dans le centre historique de Bosa
Après cette balade parmi les vieilles pierres de Malaspina, nous avons rejoint la partie basse de la ville pour une déambulation colorée. Chaque recoin de Bosa ressemble à une palette de peintre... Du jaune, du bleu, du rouge, du violet, du vert... les nuances se succèdent, toutes différentes, toutes éclatantes, surtout sous le soleil du mois d'août. L'ombre offre un peu de "fraîcheur" bienvenue et des jeux de lumières qui rendent la ville encore plus belle.
Bosa fait partie de l'association I Borghi più belli d'Italia, l'équivalent de notre association "Les plus beaux villages de France". Et très rapidement lorsqu'on s'y promène, on comprend qu'elle mérite largement d'en faire partie et de revendiquer sa beauté ! Il se dégage de ses façades quelques choses de profondément chaleureux et charmant qui fait qu'on pourrait s'y balader pendant des heures.
Comme souvent quand on se promène dans une ville, nous n'avions pas de plan de balade précis. C'est une façade intrigante et / ou attirante ; une jolie lumière ; un dôme que l'on voit apparaître au-dessus des toits ; ou simplement le hasard qui nous fait emprunter une rue plutôt qu'une autre. A Bosa, je vous dirais tout de même qu'il ne faut pas manquer d'emprunter le magnifique Corso Vittorio Emanuele II.
Du Corso Vittorio Emanuele II aux rives du Temo
Sur ce corso se trouvent plusieurs demeures aristocratiques des 18ème et 19ème siècles, aux riches détails architecturaux. Cette rue permet également de croiser le chemin de plusieurs églises, notamment la Chiesa del Rosario, remaniée au 19ème siècle, ou encore l'immanquable Cattedrale dell'Immacolata Concezione. Ce duomo est en fait composé d'un temple (probablement du 12ème siècle) et d'une cathédrale (qui daterait, elle, du 14ème siècle).
Une fois au pied de la Cattedrale à l'Histoire tout aussi fascinante que son architecture, on a, inévitablement, été attirés vers le fleuve. Là, on a pu admirer le Ponte Vecchio, construit au 19ème siècle et, sur l'autre rive du Temo, les tanneries qui ont fait la renommée de Bosa à la même époque. Mais, rattrapés par la faim, on n'a pas pris le temps d'aller les voir de plus près... Une bonne excuse pour y retourner un jour !
En chemin pour trouver un restaurant, on a quand même pris le temps de se perdre dans les ruelles... Comment se lasser d'observer, encore, la palette de couleurs de Bosa et les jolies scènes créées par les ombres et le soleil ? On s'est finalement arrêtés sur la Piazza Costituzione. Tout en mangeant, on a profité de cette place, agréable et animée, parée de la jolie Sa Funtana Manna, fontaine en trachyte rouge et marbre blanc érigée en 1881.
Faire le plein de couleurs à Bosa avant de poursuivre le voyage ...
En chemin pour retrouver notre voiture, on a profité au maximum des beautés de Bosa. Petites ruelles, décorations aussi colorées que les façades, fleurs en cascade, ... Sa Costa a beaucoup à offrir au promeneur qui veut prendre le temps de flâner. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes ravis d'avoir fait cette étape sur notre trajet ! Prochain arrêt : S'Arena Scoada, sur la penisola del Sinis.
La suite de ce deuxième voyage en Sardaigne... bientôt, je l'espère !
C’est que tu donnerais presque envie d’aller y faire un tour en Sardaigne! Bon, les doigts coupés représentés dans le château c’est ps très glamour, mais abstraction faite, ça a l’air vraiment sympa.
je ne suis jamais allée en Sardaigne mais c’est une destination qui me tente !
Coup de coeur partagé pour Bosa et ses ruelles colorées ainsi que la route entre Alghero et Bosa ! Clairement c’est aussi l’une des routes que j’ai préféré de tout mon voyage en Sardaigne et on en a vu des jolies routes ! ton article m’a rappelé plein de chouettes souvenirs de ce beau voyage en Sardaigne au printemps dernier !
C’est très beau, entre fleuve et mer, quel beau panorama et ces ruelles colorées ! La boîte aux lettres, waouh ! ^^