Troisième jour de notre voyage en Sardaigne. On a laissé la belle Sassari et les multiples époques et styles architecturaux qui s’y côtoient derrière nous pour rejoindre Alghero. Ville fortifiée posée au bord de la mer, sur la côte nord-ouest de l’île, Alghero est située à proximité d’un territoire aux paysages merveilleux : le Parco regionale di Porto Conte.
Arrivée à Alghero : ZTL, baignade et balade
Pour cette étape à Alghero, nous avions loué un appartement dans le centre historique, à l’intérieur des fortifications médiévales. Pour le plus grand bonheur de l’amatrice de vielles pierres que je suis, le logement lui-même se trouvait dans un bout d’Histoire. En effet, c’est dans le Palazzo de Ferrerra, bâtisse gothique du 15ème siècle (où a dormi Charles Quint, quand même !), que nous avons passé ces deux nuits.
Mais, lors de notre arrivée sur place, nous avons été confrontés à un problème que l’on rencontre dans bien des villes et des pays : le stationnement et la circulation en centre-ville. Comprendre les règles qui régissent ce que l’on a droit de faire et ce que l’on ne doit pas faire, dans une langue que l’on ne maîtrise pas, s’avère parfois très compliqué.
Circulation et le stationnement dans Alghero Vecchia
Alghero Vecchia (la partie ancienne de la ville) est une ZTL comme l'Italie en compte des centaines. Dans cette Zone à trafic limité (Zona a Traffico Limitato) seul les transports publics, services d'urgences et riverains ont le droit de circuler librement. Pour les autres, la circulation n'est autorisée qu'à certaines heures, indiquées sur des panneaux à l'entrée de la ZTL.
Mais bien évidemment, tout ça, nous ne le savions pas avant d’arriver sur place ! Notre idée était de déposer nos affaires puis de se garer hors de l’enceinte médiévale. Chose que l’on a faite, mais pas sans une bonne dose de panique quand on a vu les panneaux de la ZTL (c’était notre première fois - émotion) sans les comprendre vraiment et en se demandant si on allait finir avec une grosse amende !
Mais, on a donc pu déposer nos affaires et rencontrer brièvement la propriétaire du logement qui nous a donné quelques recommandations de choses à voir dans les alentours. Ce petit coup de stress passé, la voiture garée sur un parking à l’extérieur de la ZTL, on a pu déballer nos affaires et aller faire des courses, à pied, tranquillement.
Pour en savoir plus concernant cette affaire de ZTL, rendez-vous sur le site Accessibilita centri storici
La Spiaggia del Lido di San Giovanni
Pour se remettre totalement de nos émotions (et puis aussi parce qu’il faisait beaucoup trop chaud), on a décidé d’aller se baigner. Comme l’envie de prendre la voiture n’était plus trop là (bizarrement), on a opté pour la « plage de ville » d’Alghero, la Spiaggia del Lido San Giovanni.
Située au nord du centre historique et du port, cette bande de sable blanc de trois kilomètres est très fréquentée. En effet, elle est très facilement accessible à pieds depuis Alghero, ce qui en fait la plage privilégiée des Alguérois(es) et des gens de passage.
Après une vingtaine de minutes de marche, on s’est retrouvés face à la mer translucide et, en toile de fond, les reliefs du Parco regionale di Porto Conte. Encore une magnifique carte postale sarde, comme l’île en offre tant. De baignades (où j’ai vu une petite raie en faisant du snorkeling, quand même !) en farniente sur nos serviettes, le soleil a finalement commencé sa descente vers l’horizon et nous notre retour vers notre logement.
Alghero au coucher du soleil
Le temps de prendre une douche et nous étions de nouveau dehors pour profiter des dernières heures de soleil dans les rues animées d’Alghero Vecchia. Visiteurs et locaux se pressaient dans les boutiques, les bars et les petits restaurants dans un joyeux brouhaha mi-italien mi-polyglotte. Comme souvent, notre balade s’est faite au hasard et nous assez vite menés sur les remparts de la ville.
Depuis le Bastioni Marco Polo, nous avons profité de la vue sur la mer et les reliefs du Parco regionale di Porto Conte. Là, derrière le Capo Caccia, le soleil disparaissait peu à peu, offrant au ciel et aux façades des bâtiments de jolies nuances orangées. Puis le soleil a disparu totalement et notre balade s’est poursuivie dans cette douce luminosité de la toute fin du jour.
Nous avons suivi les remparts, comme de nombreux promeneurs, avant de nous enfoncer à nouveau dans les rues de la ville. D’incursions dans les églises en visite d’exposition artistique, nos pas nous ont finalement menés dans le port scintillant d’Alghero. On a regardé les lumières danser et s’étirer sur l’eau un moment avant de rejoindre notre logement pour la nuit (bruyante – loger sur la Piazza Civica c’est pratique, c’est en plein centre, mais c’est très animé !).
Une journée dans la région d’Alghero
Quatrième journée de ce deuxième séjour en Sardaigne. Comme souvent sur cette belle île, le soleil et la chaleur sont au rendez-vous, et ce dès les premières lueurs du jour. Avant d’aller profiter des plages magnifiques essaimées le long des côtes sardes, on décide d’aller visiter un peu plus le centre historique d’Alghero.
Dans les rues d’Alghero la Catalane
A l'image du reste de l'île, Alghero a une histoire riche et a été occupée par différentes civilisations. Mais celle qui l'a marquée durablement est venue de Catalogne au 14e siècle, suite à la conquête de la ville par le royaume d'Aragon. Depuis, Alghero est la seule ville d’Italie où le catalan alguérois, variante du catalan traditionnel, est reconnu comme langue officielle.
Aujourd'hui encre, 30% environ de la population parle alguérois et une part plus importante le comprend. Au-delà de cette imprégnation linguistique, la culture catalane est également visible dans l'architecture de la ville. Aussi, les bâtiments de la partie médiévale de la ville rappellent ceux des Pays catalans et les panneaux de cette partie d'Alghero sont écrit dans les deux langues.
Des petites ruelles aux vestiges des fortifications médiévales, nous avons arpenté Alghero en quête des traces de ce passé catalan. Certaines sont plus visibles que d’autres mais toutes donnent à cette ville colorée et animée un caractère particulier, unique.
Le Parco regionale di Porto Conte
Pour rejoindre le Parco regionale di Porto Conte, nous avons repris notre voiture afin d’être libres de faire des arrêts là où les bus ne s’arrêtent pas. Le Parco regionale di Porto Conte est une zone naturelle protégée de la Riviera del Corallo, créée en 1999. Le parc s'étend sur 5350 hectares qui englobent notamment une forêt domaniale, des criques magnifiques et l’emblématique Cappo Caccia.
La Cala Tramariglio
Après quelques kilomètres le long de la Strada Provinciale 55 avec vue sur la mer, notre envie de se baigner et de profiter pleinement du paysage, à l'arrêt, était de plus en plus grande ! Et c'est finalement à la Cala Tramariglio, au creux d’une anse naturelle où se trouve également un petit port, que nous avons posé nos serviettes et nos palmes.
Plutôt que de s’installer au milieu des parasols déjà plantés, ou de rejoindre la Spiaggia Tramariglio à l’est du port, nous avons fait le choix de nous mettre sur les rochers, face à la Torre di Tramariglio. Certes, ce n’était pas le plus pratique pour faire du farniente, mais, justement, notre but n’était pas d’en faire mais de se baigner et de « snorkeler » dans ce cadre de rêve !
La Cala Calcina
Même si la Cala Tramariglio et ses fonds marins nous plaisaient beaucoup, l’absence d’ombre et le soleil brûlant du début d’après-midi nous ont obligé à migrer. Dans une autre anse tournée vers le sud, nous avons profité de la Cala Calcina et quelques coins d’ombre. Face à cette nous cette fois, le Capo Caccia et, toujours, cette mer cristalline aux mille et une nuances de bleu.
Le Capo Caccia
Le Capo Caccia (Cap de la Caça en alguérois) est une presqu'île de calcaire qui s'élève 168 mètres au-dessus du niveau de la mer. Une structure naturelle imposante surmontée d'un phare visible à plus de 50 kilomètres alentour. Ce cap doit son nom à la chasse (= caccia) aux pigeons qui était pratiquée au 19e siècle par les notables depuis leur embarcation, autour de cette péninsule rocheuse.
Mais le Capo Caccia est également connu pour les grottes qu'il abrite, dont la plus connue : La Grotta Nettuna. Accessible par un escalier de plus de 600 marches ou par bateau depuis le port d'Alghero, elle est considérée comme la plus grande grotte submergée de Méditerranée. Un peu effrayés par le monde qu’elle semble attirer, nous avons fait le choix de ne pas le visiter.
Notre expérience du Capo Caccia s’est limitée à une petite balade contemplative. En regardant vers l’est, on a pu admirer le Golfo di Porto Conte (presque) dans son ensemble, voir Alghero au loin et apprécier le contraste saisissant entre le bleu de la mer et le blanc des falaises. Depuis le Punto Panoramico "Belvedere Foradada", on a profité de la vue sur l’Isola di Foradada et sur la (très) grande bleue !
Fin de journée à la Spiaggia di Porticciolo
Pour finir la journée et notre séjour dans la région d’Alghero en beauté, on a décidé de suivre les recommandations de la propriétaire de notre logement. Lors de notre rencontre, elle nous avait parlé d’un lieu, qui m'avait déjà titillée en lisant notre guide, où l’on pouvait voir le plus beau coucher de soleil de toute la Sardaigne. Rien que ça ! Nous avons donc pris la direction du nord pour rejoindre la Spiaggia di Porticciolo.
Une fois arrivés, on s’est dit que, même de jour, la Spiaggia di Porticciolo valait largement le détour. Si lors de notre passage à Aggius nous avions l’impression d’avoir atterri sur la Lune, là clairement nous avions l’impression d’être sur Mars ! La terre, les cailloux, tout ce qui était minéral était rouge et donnait encore plus de caractère à ce paysage absolument magnifique.
La Spiaggia di Porticciolo, c'est une bande de sable blanc et roux dans une toute petite anse, bordée par deux promontoires rocheux. L'un des deux, celui du nord, est surmonté par la Torre del Porticciolo, une tour aragonaise qui permettait de protéger ces côtes des invasions par la mer. Les abords de la plage sont rocheux et colorés, la mer cristalline … A Porticciolo, le spectacle est partout !
Le coucher de soleil à la Spiaggia di Porticciolo
Pendant que nous profitions de la beauté du lieu et de la mer, le soleil a commencé à décliner. Avec la lumière douce qui rayonnait désormais sur le paysage, la terre est devenue rouge sombre. Le promontoire rocheux et sa tour sont peu à peu devenus indissociables, formant une silhouette noire qui se détachait parfaitement du ciel qui, lui, irradiait de toutes les nuances du soir.
Je ne sais pas si c’était le plus beau coucher de soleil que j’ai vu en Sardaigne, parce qu’il y en a eu beaucoup de très beaux, mais Porticciolo m’a vraiment éblouie et laissé un souvenir très fort. On est rentrés à Alghero des étoiles plein les yeux, ravis de cette journée magnifique, et de tous les paysages naturels incroyables qu’on avait pu voir encore une fois, sur cette île merveilleuse.
En route pour le sud
Le lendemain, après une dernière petite balade sur le port, on a quitté notre logement de la Piazza Civica. On a repris la route en direction du sud pour rejoindre un territoire que l’on connaissait déjà un peu, la Péninsule du Sinis. Mais, avant ça, d’autres merveilles sur la route et dans la colorée et chaleureuse Bosa nous attendaient !
Les paysages sont très beaux, c’est toujours intéressant de voir la richesse de ce secteur ! Le coin avec la terre rouge est très beau et je ne savais pour les influences catalanes ! 🙂
Les paysages sont magnifiques dans tous les coins de l’île que j’ai vus pour l’instant, et très différents d’un endroit à l’autre ! Porticciolo c’est vraiment superbe oui, et ce n’est pas le seul endroit de Sardaigne avec de la terre rouge, à l’est on retrouve un peu cette couleur, mais sur des rochers ! J’en parlerai un jour sur le blog 😉
La Sardaigne a l’air d’être une île vraiment merveilleuse. Quels jolis couchers de soleil ! Merci pour ce partage 🙂
OH OUI ! La Sardaigne c’est … époustouflant, magnifique, merveilleux ! Enfin moi elle m’a conquise, trois voyages là-bas déjà et j’ai hâte de pouvoir y retourner ! Je te souhaite de la découvrir un jour !