Quand on voyage, il y a parfois des endroits qui font vibrer quelque chose plus fort en nous. Dans notre cas il y a la Sardaigne, dans son ensemble. Elle revient toujours dans un coin de notre tête et l'envie de la revoir prend le dessus. L'envie de la connaître encore mieux, de l'explorer encore et encore, nous ramène vers elle régulièrement. Et puis sur cette île merveilleuse, il y a des lieux qui nous ont marqué et où on ne s'imagine pas ne plus jamais mettre les pieds...
La Péninsule du Sinis fait partie de ceux-là. Coup de cœur durant notre premier séjour en Sardaigne, elle s'est donc tout naturellement greffée dans l'itinéraire de ce road trip, comme une évidence. Partis de la belle Alghero le matin-même, émerveillés en chemin par Bosa, on a donc continué notre route vers le sud. Et la perspective de revoir ce coin de l'île nous mettait déjà un sourire sur les lèvres.
Revoir la Péninsule du Sinis
Lors de notre premier séjour, en 2013, on avait donc passé une journée sur la Péninsule du Sinis. On avait visité le captivant site archéologique de Tharros, qui, pour ne rien gâcher, se trouve dans un cadre naturel magnifique. Puis, on avait posé nos serviettes sur la singulière Spiaggia di Is Arutas, célèbre plage « en grain de riz ». Cette plage est aussi lieu de notre première expérience de snorkeling en Sardaigne. Bref, une journée divine, gravée dans notre tête.
Pour nos retrouvailles avec Sinis, notre objectif était simple : profiter des beautés naturelles de ce bout de terre. Et, pourquoi pas, pouvoir revenir sur cette fabuleuse et inoubliable plage d'Is Arutas à un moment... On a fait le choix de louer un appartement à, littéralement, 5 minutes à pied d’une plage pour passer le plus de temps possible à fare niente sur le sable !
Bon, je vous rassure, en vrai, on n’a pas vraiment rien fait du début à la fin. Cet article de blog ne fait pas état du nombre de grains de sable à S’arena Scoada ! On a quand même pris notre voiture pour voir d’autres plages que celle qui se trouvait à côté de notre location... En Sardaigne, il y a bien trop de belles spiagge à voir pour se limiter à une seule. Pareil pour le sable, ce n'est jamais le même, alors il faut bien voguer d'un rivage à un autre !
La Péninsule du Sinis en pratique
Située sur la côte du centre-ouest de l'île, la péninsule est nichée entre la baie d'Is Arenas au nord et le golfo d'Oristano au sud. Elle fait d'ailleurs partie de la Province d'Oristano. Son territoire s'étend sur une longueur d'environ 19 kilomètres et sur une largeur qui varie de 5 à 8 kilomètres selon les endroits.
Ce bout de terre a une histoire particulière. Il repose principalement sur une zone alluviale remplie de sédiments provenant de l'érosion de l'ancien massif volcanique Montiferru. Avant que les sédiments ne se déposent, la zone était très certainement un archipel. Une île, plus éloignée, n'a pas été "rattachée" à la Sardaigne dans le processus : l'Isola di Mal di Ventre..
La Péninsule de Sinis est une espace où la nature est globalement bien préservée. Dans la zone plane, on trouve des étangs, des marécages et la biodiversité qui va avec. Il y a également un plateau qui culmine à 90 mètres, ainsi que quelques collines (notamment à Tharros). En vous y baladant du nord au sud, vous verrez des hautes falaises, des côtes sablonneuses et enfin une côte rocheuse.
S’arena Scoada, petite cité balnéaire de la Péninsule du Sinis
On a fait étape à S’arena Scoada par le hasard des disponibilités des logements à nos dates. On cherchait une location dans cette partie de l'île quand cet appartement proche de la mer nous a fait de l'œil. Au rez-de-chaussée d'une petite maison, ce logement avait aussi l'avantage d'avoir une petite terrasse. Quand on y est arrivés, en milieu d’après-midi, la localité nous a semblé assez calme et agréable, on était ravis de notre choix.
Avant de profiter de la mer, on a été faire quelques courses à Cabras, à une vingtaine de kilomètres. Cela a été l’occasion de découvrir un peu les environs et la nature omniprésente et préservée. Je garde le souvenir de longues haies de bambous qui bordent les routes, de figuiers colossaux et de l’immense Stagno di Sale de Porcus, vaste étendue blanche et craquelée à cette période de l’année.
De retour dans notre lieu de villégiature, on s’est bien vite équipés de notre tenue de baigneurs pour rejoindre la plage. À 5 minutes à pied donc, le bonheur. Et, là, on a expérimenté pour la première fois, la baignade parmi les posidonies. Rien d’insurmontable, je vous (r)assure. Juste de longues tiges qui chatouillent les jambes dans l’eau et un coussin moelleux sur la plage !
Petite parenthèse à propos de la posidonie
Celle que l'on trouve en Méditerranée s'appelle Posidonia oceanica. Son nom dérive de celui du dieu grec Poséidon. C’est une plante à fleurs sous-marine qui produit également des fruits. Le mouvement de l’eau et la faune marine provoquent sa dégradation et des brins ou même des boules de posidonies, appelées aegagropiles, se retrouvent sur la plage. Cette herbe marine joue un rôle majeur dans la préservation du milieu marin littoral. Dans l’eau, elle sert notamment de frayères pour les espèces animales. Une fois échouée sur la plage, elle empêche l’érosion de celle-ci, ce qui explique qu’elle ne soit pas toujours enlevée. C'est une espèce protégée en Méditerranée.
L'avantage d'avoir un logement aussi proche de la plage, c'est que l'on a pu en profiter à toute heure ! Et notamment au moment du coucher de soleil, sans pression, avec nos victuailles achetées à Cabras pour l'aperitivo. On est restés là tranquillement alors que la plage se vidait, à regarder le soleil s'enfoncer peu à peu dans la mer et la lumière décliner doucement.
Snorkeling, baignade et bronzette sur la Péninsule du Sinis
Su Pallosu, un paradis pour le snorkeling
Dès le lendemain matin, on a rejoint Su Pallosu sur la pointe nord de la péninsule, le Capo Mannu. Forcément bordé de plages, ce cap qui s'avance dans la Méditerranée offre de nombreuses possibilités de baignade. On s'est installés dans une petite crique où on était seuls au monde. La mer avait, comme toujours, des couleurs incroyables.
Parfaitement translucide, l'eau englobait une vie marine riche avec, elle aussi, des couleurs magnifiques... Les pierres, les poissons, les plantes, tout était un spectacle, tant tout était beau. Du rose, du vert, du blanc et noir, du jaune,... les couleurs sous la grande bleue sont infinies ! Et à cet endroit-là c'était particulièrement le cas. Un très joli souvenir de snorkeling !
Je découvre en écrivant cet article qu'il existe, à Su Pallosu, une plage avec des chats. Un bout de sable où les chats viennent eux aussi profiter du soleil et de la mer... Et on l'a pas vu en vrai ...
Encore une bonne raison de retourner en Sardaigne ! (Ils ont même un site web : I Gatti di Su Pallosu !)
Dans les eaux turquoises de la Spiaggia di Maimoni
Notre exploration balnéaire s'est poursuivie plus au sud, à la Spiaggia du Maimoni. Comme ses voisines Is Arutas et Mari Ermi, elle est réputée pour son sable clair, où se mêlent des grains de quartz très clair, et ses eaux d'un bleu turquoise remarquable. Ce dimanche d'août, sa renommée avait attiré la foule et le contraste avec la quiétude de notre matinée à Su Pallosu était saisissant.
On a tout de même posé nos serviettes à Maimoni pour se baigner dans cette mer sublime. On a fait l'étoile et apprécié cette eau dont la température juste parfaite fait qu'on n'hésite pas un instant à la rejoindre. Et puis on s'est posés sur la plage pour regarder la mer danser, lire et faire la sieste... jusqu'à ce que les bruits des autres baigneurs nous donnent envie de migrer ailleurs !
Fin de journée à Is Arutas
Quoi de mieux pour finir la journée que des retrouvailles avec la belle Spiaggia di Is Arutas ? Et bien je ne sais pas... Car c'est ce que l'on a fait et que ce programme nous a ravis. Quel plaisir de retrouver cette plage singulière, ces petits "grains de riz" que seule la Sardaigne nous a fait voir à ce jour. Quel bonheur de s'allonger sur cette plage où planaient de doux souvenirs de baignade et de snorkeling...
Et comme notre première fois à Is Arutas, une fois repus de baignade et de farniente au soleil, on a rejoint le petit bar de plage. Posés sur sa terrasse, on s'est adonnés à un de nos passe-temps favoris de ce voyage : regarder le ciel rejoindre doucement l'horizon et plonger dans la mer. Une belle manière de clore cette étape sur cette si belle Péninsule. Le lendemain d'autres émerveillements nous attendaient plus au sud.
Ce qui est en Sardaigne, reste en Sardaigne
Je profite de cet article pour évoquer quelque chose d'important. Depuis 2017, il existe une loi qui interdit de ramasser du sable, des roches ou des coquillages sur les plages de l'île. Elle s'est imposée suite à de nombreux vols, à petite ou grande échelle. Les plages de la Péninsule du Sinis, où le sable est singulier, sont particulièrement concernées.
Cette pratique, qui peut paraître anodine, engendre de réelles problématiques sur l'écosystème de l'île et l'érosion du littoral. Imaginez une personne qui prend un ou deux coquillages à la fin de son séjour en souvenir... Maintenant imaginez les 5 401 295 personnes ayant atterri dans les aéroports sardes durant l'été 2023 qui font la même chose...
L'interdiction est valable sur toutes les plages, même celles qui n'ont pas de panneaux l'indiquant clairement. Alors si vraiment vous voulez un souvenir des plages de Sardaigne, prenez-les en photos, autant de fois que vous voulez, mais laissez le sable, les roches et les coquillages là où ils sont pour que d'autres puissent en profiter à leur tour !
D’articles en articles cela confirme mon envie de découvrir cette région !