Comme tous les mois, le rendez-vous #EnFranceAussi, créé par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs, vous donne la possibilité de (re)découvrir les richesses de notre beau pays. Ce mois-ci c'est sa gastronomie qui est à l'honneur avec le thème "Gourmandises", choisi par Pierre du blog Mon Grand Est. Rendez-vous en fin d'article pour la liste complète des articles sur ce thème et pour le concours de ce mois d'avril !
J'ai longtemps hésité sur la manière d'aborder cette thématique. En grandissant, ma gourmandise pour le sucré s'est sérieusement estompée et je fais maintenant régulièrement des quatre-heures avec du fromage plutôt qu'avec des cookies par exemple. Les gourmandises dont je vais vous parler ici sont donc en accord avec ce goût prononcé pour le salé, même s'il y aura parfois une pointe de sucre, indispensable dans la confection de ces mets traditionnels de Haute-Auvergne et du Rouergue.
La Haute-Auvergne et le Rouergue et leur gastronomie
Mais avant de vous mettre l'eau à la bouche, un peu de géographie. La Haute-Auvergne et le Rouergue, quésaco ?
La Haute-Auvergne, aussi appelée Haut Pays d'Auvergne, est une partie du territoire de l'ancienne province d'Auvergne. Le terme a été créé pour marquer la distinction entre la partie centrale de cette province et la partie située au sud, plus montagneuse. Même si la Haute-Auvergne n'a jamais été un territoire réellement délimité on l'assimile souvent au département actuel du Cantal. Le Rouergue quant à lui est une ancienne province du Midi de la France dont les limites seraient celles de l'Aveyron, tel qu'on le connait aujourd'hui.
Alors pourquoi parler de Haute-Auvergne et de Rouergue plutôt que de Cantal et d'Aveyron dans cet article ? Parce que j'avais envie, déjà. Et puis parce que, quand on parle de recettes traditionnelles, plusieurs fois centenaires, ça ne fait pas de mal de faire un petit saut dans le temps, non ?
La gastronomie et les spécialités de ces deux territoires est souvent assez similaires, à tel point qu'on ne sait parfois plus vraiment qui a inventé le plat, la truffade et l'aligot par exemple, avant d'être copié par le voisin (je m'abstiens de vous donner ma position sur le sujet, elle se devine assez facilement au travers de ce blog ^^). Au final, peu importe qui a inventé ces plats (la Haute-Auvergne), l'important c'est qu'ils existent et que vous allez enfin les découvrir après tout ce blabla !
Le pounti
Plat traditionnel de la Haute-Auvergne et du Rouergue donc, le pounti, aussi appelé picoussel (dans l'Aveyron principalement) est un plat paysan qui se mange, froid ou chaud, en entrée (ou pour l'apéro !). C'est une sorte de terrine sucrée/salée, dont les ingrédients principaux sont la farine, le lait, les œufs, les blettes (ou les épinards), de la chair à saucisse et des pruneaux.
Bien sûr, comme souvent en cuisine, il existe de nombreuses variantes de recettes (il y a même un débat sur l'utilisation de la farine, parfois remplacée par de la mie de pain), en voici une, qui correspond à la manière dont je connais, moi, le pounti !
Les ingrédients du pounti
- 100 g de farine,
- 3 œufs,
- 25 cl de lait,
- 250 g de chair à saucisse,
- Une dizaine de feuilles de blettes,
- Du persil,
- Des pruneaux dénoyautés,
- Du sel et du poivre.
La réalisation du pounti
- Mélanger la farine et les œufs, puis ajouter le lait petit à petit.
- Hacher la chair à saucisse, les blettes et le persil.
- Mélanger les deux préparations, saler et poivrer puis verser dans un moule à cake.
- Avant de démarrer la cuisson (à 180° pendant au moins 45 minutes), ajouter les pruneaux dans la préparation.
- Le pounti est prêt quand il a une croûte dorée et que la lame du couteau en ressort propre.
- Découper en tranche et laisser refroidir ou non, selon votre goût et savourer !
Les bourriols
Le bourriol, aussi appelé bourriól, bourrioū, gougnéto, mougnéto, pascada, pascachou, parèou ou encore pompe dans le nord du Cantal, est un plat traditionnel créé dans les ségalas (des terres dites "froides" favorables à la culture du seigle et du blé noir au sol acide et pauvre) de Haute-Auvergne et du Rouergue. C'est une crêpe de blé noir (sarrasin), plus épaisse que la galette bretonne, qui se mange en entrée, en plat principal ou même en dessert.
Mes pêchés mignons : les bourriols au bleu (d'Auvergne, bien sûr), pour picorer à l'apéro et les bourriols encore chauds sur lesquels on fait fondre un petit morceau de beurre !
Là encore, la recette peut varier sensiblement d'un territoire à l'autre (et d'une famille à l'autre même !), mais les ingrédients principaux, et indispensables, sont la farine de sarrasin, la farine de blé, la levure de boulanger, du lait et du sel.
Les ingrédients des bourriols
- 150 g de farine de blé noir,
- 300 g de farine,
- 30 g de levure de boulanger,
- 1 litre de lait (et un demi-verre de lait tiède pour délayer la levure),
- Du sel.
La réalisation des bourriols
- Délayer la levure de boulanger dans un demi-verre de lait tiède.
- Mélanger ensuite tous les ingrédients, à température ambiante si possible, dans un grand saladier.
- Laisser reposer trois heures dans un lieu tempéré. La pâte à bourriols doit avoir, en fin de levée, la consistance d'une pâte à crêpe épaisse.
- Pour la cuisson, mettre un peu de matière grasse dans une poêle et faire chauffer. Lorsque la poêle est chaude, verser la pâte et procéder comme pour une crêpe.
- Ajouter ce qui vous plait dessus et savourer !
Bon, je ne sais pas vous mais moi maintenant j'ai faim ! Et je sens que ça ne va pas s'arranger avec les autres articles du rendez-vous #EnFranceAussi !
Concours #EnFranceAussi
En commentant cet article (et en commentant également sur la page Facebook du rendez-vous), vous avez une chance de remporter le cadeau du mois, offert par notre partenaire Gallimard. Ce mois-ci, commentez et vous gagnerez peut-être une Encyclopédie du voyage Lyon-Rhône.
Le règlement complet du concours est ici.
Miam!
Chez moi on appelle aussi le pounti pounti, jamais entendu le mot picoussel! Enfin l’essentiel c’est qu’il soit bon ?
Je l’avais vu ou entendu avant d’écrire l’article, pourtant j’ai de la famille en Aveyron ! Mais comme tu dis, l’important c’est que ce soit bon !
Ma mère en fait mais a toujours dit que c’était cantalou. C’est peut-être pour ça qu’elle/on utilise le mot pounti?
Par contre chez moi, on dit pascadou pour ta 2e recette 🙂
Peut-être oui ! C’est quand même marrant la gastronomie dans cette région, les similarités mais aussi les différences autour des recettes …
Quelles gourmandises alléchantes … surtout quand on se prend à lire ton article avant le repas ! Un grand merci Pauline ! 🙂
Je l’ai moi même écrit avant l’heure du repas et ça m’a bien donné envie de manger aussi ^^ Merci à toi pour ce thème qui met l’eau à la bouche 🙂
Sympa tes Bourriols, pour une petite entrée, ou en apéritif, cela donne des idées. Merci à toi, on est gâté ce mois-ci !
Oh oui, à l’apéro avec le bleu c’est vraiment excellent, tu peux aussi le faire avec du saumon si tu aimes ça, apparemment c’est délicieux.
Et ce thème est très sympa oui !
c’est chelou les pruneaux avec la chair à saucisse … je serais curieuse de goûter …
La chair à saucisse est hachée menu et mélangé avec le reste alors, pour mon palais en tout cas, tu sens plus vraiment que c’est de la saucisse ; ça fait juste un bon mélange sucré / salé. Et pour le goûter ben … il va falloir retourner dans le Cantal ^^
Il y a une telle diversité culinaire en France, et j’ai l’impression que c’est particulièrement vrai dans le massif central, j’avais halluciné en Aveyron sur le nombre de recettes qui m’étaient inconnues ! merci pour la découverte !
C’est vrai qu’on a un pays où la gastronomie est très riche ! Je ne sais pas s’il y a des régions où c’est plus le cas que d’autres, il faudrait faire un tour gastronomique de toute les régions pour être sûres ^^ Merci pour ton passage ici 🙂
Merci pour ces découvertes !
Et je découvre que je ne suis pas la seule à être passée du sucré au salé 🙂
Avec plaisir, j’aime partager ce qui vient de par chez moi 😉
Je trouve le salé tellement meilleur aujourd’hui, je grignote presque toujours salé plutôt que sucré !
Je ne connaissais pas chouette découverte merci Pauline 😉
Avec plaisir, tu sais bien que j’adore parler du Cantal et de tout ce qui y est lié 😉
Je ne connais aucun des deux mais je suis prête à tester 🙂
Haha ! Gourmande va ^^
La recette du pounti m’a l’air bien sympa !! Tu nous en amènes au week end lillois ? (ben quoi ^^)
Je ne serais malheureusement pas là ! Il faudra que tu ailles dans le Cantal pour ton prochain séjour auvergnat 😉
Merci pour ces découvertes ! C’est rigolo, le pounti ressemble pas mal à ce qui se fait en italie. Ils aiment beaucoup mettre des blettes dans des sortes de pains, mais la pâte est plus une pâte à pizza ! Appétissant en tout cas !
Je ne connais pas du tout cette spécialité italienne, tu connais le nom ? Je suis curieuse de voir la recette ! #gourmande
Je n’aime pas trop cuisiner, du coup, tu me donnes surtout envie d’aller manger dans la région.
Haha ! C’est une bonne manière de découvrir la gastronomie aussi 😉
Je connaissais pas du tout ces spécialités, ca donne envie pour l’apéro ! Merci pour les recettes !
Avec plaisir ! Et n’hésite pas à me dire si tu as aimé quand tu auras testé les recettes 😉