Magnifique coin de nature et de montagne, la Vallée de Vicdessos, nichée au cœur des Pyrénées, en Ariège, abrite des petits villages de caractère. Lors d'un week-end estival l'an dernier, j'ai eu l'occasion de découvrir deux d'entre eux : Vicdessos et, son (joli) voisin, Auzat.
Entre Vicdessos et Auzat, au cœur de la Vallée de Vicdessos
Reliés par la Rue des Pyrénées, aussi appelée Route de Montréal de Sos, ces deux villages, distants de seulement de deux kilomètres, ont en commun d'être pleins de charme et d'avoir une vue imprenable sur le massif du Montcalm et la Vallée de Vicdessos. Il est donc tout à fait possible de rejoindre l'un, depuis l'autre, à pieds, pour profiter pleinement des points de vue sur les Pyrénées et sur la vallée.
C'est ce que j'ai fait ce jour de juillet. Partie de Vicdessos et du Camping La Bexanelle où je me trouvais, j'ai rejoint Auzat en passant par cette rue des Pyrénées, j'ai marché jusqu'au village voisin en contemplant les alentours autant que je pouvais, en observant le Montcalm et les reliefs qui l'entourent, en regardant Vicdessos d'un peu plus loin et aussi d'un peu plus haut.
Et j'ai adoré ces paysages de pierres et de vert, cette vue surplombante sur Vicdessos, ses toits et son clocher. J'ai apprécié le silence qui règne dans cette vallée, la sérénité qui se dégage de ses paysages. J'ai aimé contempler les mille et une nuances de vert et de bleu-gris sur les montagnes en fonction de la végétation qui les recouvre, de leur éloignement, de la lumière, ce spectacle grandeur nature qui lui fait la part belle, justement, à la nature.
J'ai pris mon temps pour parcourir ces deux kilomètres, tout mon temps, pour ne rien manquer de ce joli panorama ; des dessins des sommets qui se détachent sur le ciel bleu du matin ; du patchwork de textures qui composent le paysage, le rend multiple et à la fois tellement harmonieux, comme le tableau d'un grand peintre.
Auzat, du patrimoine et du caractère
Du village castral d'Auzat à l'industrie de l'aluminium
La commune d'Auzat, dont le territoire est très étendu (c'est la deuxième plus vaste commune, en superficie, après Narbonne et la 27e à l'échelle de la France), est frontalière avec l'Andorre et l'Espagne. Elle fait partie du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises, le plus haut sommet d'Ariège, la Pique d'Estats (3143 mètres), située dans le massif du Montcalm, se trouve d'ailleurs sur son territoire.
Les premiers écrits relatant l'existence d'un village sur le territoire d'Auzat remonte au 11e siècle, celui-ci s'appelait alors Onost. Au 11e et 12e siècles, le village castral (construit dans une enceinte fortifiée) d'Auzat est établi autour de la Rue du Fort. Par la suite et jusqu'au 15e siècle, Auzat passe sous la domination de Montréal-de-Sos et les comptes de Foix.
Aujourd'hui, Auzat est un village qui compte un peu plus de 500 habitants. Dans les années 50, il en comptait plus du double en 1911, notamment grâce à l'implantation de l'usine Pechiney qui fabriquait des lingots et des billettes d'aluminium grâce aux minerais extraits dans la Vallée de Vicdessos.
Dès qu'on passe le panneau d'entrée du village, on perçoit cette histoire liée à l'aluminium grâce à des sculptures disséminées ça et là, et aussi grâce à des panneaux indiquant le "Chemin de l'aluminium", sentier thématique qui serpente à travers le village pour faire découvrir l'histoire de l'usine hydrométallurgique aujourd'hui disparue.
Même si j'ai vu quelques panneaux et certaines sculptures de ce sentier, je ne l'ai pas suivi du début jusqu'à la fin. J'ai préféré faire cette balade au hasard, en fonction de ce qui attisait ma curiosité, attirait mon regard, et avec, invariablement, à chaque instant, l'envie de contempler les montagnes !
Coup de cœur pour Auzat
Si j'ai adoré me perdre dans les rues de Vicdessos, j'ai encore plus aimé déambuler dans celles, alambiquées, fleuries, bordées de maisons patinées par le temps, d'Auzat. Je suis tombée sous le charme de ses maisons en pierre, de ses jardinières débordantes de fleurs et de couleurs ; et de ce contraste entre la dureté des pierres et la délicatesse des fleurs et autres végétaux qui ornent le village, l'habillent, l'embellissent.
Il règne à Auzat, en tout cas ce dimanche-là c'était le cas, une douceur de vivre bienfaisante. Les rues sont calmes et reposantes, chacune d'entre elle abrite des petits trésors : une jolie façade, une belle porte, une vue à couper le souffle sur le relief environnant, une terrasse fleurie, un jardinet improvisé.
Au cœur du village serpente le Saleix, une petite rivière dont le murmure ajoute un petit quelque chose en plus à la balade, un peu de fraîcheur, de vivacité, de douceur aussi.
Dans la partie qui doit être la plus ancienne du village, les rues sont étroites, accessibles seulement à pieds. Entre ces murs resserrés, l'ombre est rafraîchissante, agréable ; le charme, lui, est décuplé par l'ancienneté des pierres et toutes les histoires qu'elles doivent renfermer.
Après cette (belle) immersion dans les jolies petites rues d'Auzat, j'ai finalement retrouvé la Place Dandine et ses alentours, un peu plus animés qu'à mon premier passage. Il y régnait toujours la même douceur de vivre, la même tranquillité, de quoi prolonger agréablement la balade au milieu des maisons, plus récentes, et de ce paysage, sublimé par la présence des montagnes en arrière-plan.
Quelques informations pratiques à propos d'Auzat :
Auzat, c'est où ?
Auzat est situé à 118 kilomètres de Toulouse (comptez environ 1h30 de route) et 33 kilomètres de Foix (une trentaine de minutes de route).
Comment se rendre à Auzat ?
Comme pour Vicdessos, le plus simple est d'y aller en voiture car la gare la plus proche est toujours celle de Tarascon-sur-Ariège, à 17 kilomètres de là
Pour plus d'informations concernant la ville, ses commerces, ses hébergements, son histoire, etc., rendez-vous sur le site internet de la commune ou celui de l'Office de Tourisme Ariège Pyrénées.
Bonjour Pauline, j’ai parcouru votre jolie balade… juste pour info le minerai en vallée de Vicdessos et un minerai de fer ( hématite goethite) exploité depuis l’antiquité jusqu’en 1929… La bauxite qui servait a alimenter les usines Pechiney venait des Baux-de-Provence… La bauxite est une roche sédimentaire à partir de laquelle est extraite l’alumine, servant elle-même à fabriquer l’aluminium. Si vous aimez la vallée et son histoire passez à la Maison des Patrimoines à Auzat. Cordialement, Lionel Deny
Bonjour Lionel, merci pour toutes ces précisions 🙂 Si je repasse dans ce coin-là à l’occasion, je passerais volontiers à la Maison des Patrimoines