Après six années de rendez-vous manqués avec le Théâtre de Rue d'Aurillac, faute de temps ou de disponibilités, j'ai enfin eu l'occasion d'y retourner pour cette édition 2018, la Xième édition. L'occasion pour moi de renouer avec ce festival de créations en tout genre, de redécouvrir l’ambiance singulière qui règne dans les rues de la ville pendant ces quatre jours ; mais aussi, après l'avoir évoqué dans un article pour le Webzine En France Aussi, de vous présenter ici plus en détails ce rendez-vous estival qui anime, colore et fait vibrer les rues d'Aurillac chaque année.
L'histoire du Festival international de théâtre de rue d'Aurillac
Le Festival international de théâtre de rue d'Aurillac (puisque c'est son vrai nom) a été créé en 1986, par Michel Crespin, metteur en scène et scénographe urbain, à qui l'on doit également La Falaise des Fous dans le Jura et Lieux Publics à Marseille. Il est organisé par l'Association ECLAT durant quatre jours, du mercredi au samedi, généralement autour du 4e week-end d’août.
Les débuts du Festival d'Aurillac
A ses débuts, le festival ne rassemblait que 7 compagnies de théâtre, 6 officielles et 1 de passage. Aujourd'hui, après plus de trente éditions, il rassemble 20 compagnies officielles et près de 500 de passage, applaudies par 100 000 spectateurs chaque année. Lors de ces quatre journées de fête, les lieux de spectacles sont disséminés un peu partout à travers la ville, les représentations se succèdent, mais ne se ressemblent pas, et la ville se pare de mille et une affiches des différentes compagnies présentes.
Depuis 1988, le Théâtre de Rue d'Aurillac a sa propre effigie, Monsieur Festival, un personnage masculin qui arbore toujours le même visage étonné sur l’affiche officielle. Chaque année, il est mis en scène dans une situation différente, seule son expression reste inchangée depuis trente ans.
En 1999, le Festival s'étoffe avec la création des Préalables. Quelques jours avant le début des festivités, les compagnies de la programmation officielle effectuent des représentations dans certaines communes du département.
Le Festival d'Aurillac, une référence en matière de théâtre de rue
Le Festival d'Aurillac est l'une des principales manifestations de spectacle vivant en France dont la renommée a aujourd'hui largement dépassé les frontières de l'Hexagone puisqu'il est une référence, en matière de théâtre de rue, à l'échelle européenne et internationale.
Forte de son savoir-faire, l’association Eclat a créé, en 2004, le Parapluie, un centre international de création artistique, de recherche et de rayonnement pour le théâtre de rue et premier Centre National des Arts de la Rue en France.
Mes retrouvailles avec le Théâtre de Rue d’Aurillac
Cela faisait donc six ans que je n’étais pas allée au Théâtre de Rue et je dois bien avouer que je l’ai trouvé un peu changé. Dans mes souvenirs, pas si lointains, on ne pouvait pas faire deux mètres sans se retrouver bloqué par une foule de spectateurs rassemblée autour d’un jongleur, d’un acrobate ou de tout autre artiste en train d’amuser ou d’émerveiller la galerie.
Cette fois-ci, en ce samedi après-midi un peu gris, la foule était toujours là, mais les spectacles plus espacés, et les déplacements, de fait, facilités (ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose, mais je n’étais pas préparée à ça !).
Une symphonie d'ambiances et de couleurs différentes
Malgré ce petit changement, j’ai tout de même retrouvé ce que j’aime au Théâtre de Rue : les murs d'affiches, belles, originales, surprenantes voire totalement loufoques, qui s'exposent un peu partout dans la ville ; l’effervescence autour des spectacles ; la créativité incroyable de certains artistes ; cette convivialité sans borne, ou chacun parle avec tout le monde, parce qu’il flotte un je-ne-sais-quoi dans l’air qui fait s’effondrer les barrières habituelles, la distance que l’on met d’ordinaire entre soi et les autres ; l’émotion à l’unisson provoquée par certains spectacles où petits et grands, hommes et femmes (et autres personnes que l'on oppose habituellement), s’émerveillent ensemble, rient ensemble face à la beauté des gestes ou celle des mots.
Profiter, de spectacles en démonstrations
Je n'ai jamais été une festivalière organisée, j'ai toujours préféré me balader au hasard des rues, des sons qui résonnent dans la ville, de ce que j'entrevois au loin et me donne envie de me rapprocher. Heureusement pour moi, mes compagnons de balade de ce week-end étaient sur le même tempo et notre promenade a donc été des plus agréables.
Bien sûr, en procédant sans plan ni planning, on arrive à la fin de certains spectacles, on en manque d'autres qui, à coup sûr, valaient le déplacement, mais on en voit toujours d'autres, puisqu'il y en a partout, à toute heure et que certains ne sont même notés nulle part… On se laisse surprendre et on repart galvanisés par l'heureux hasard qui nous a fait découvrir une représentation, puis une autre et encore une autre.
J'en suis repartie avec des étoiles plein les yeux ; l’envie de peindre, moi aussi, des tableaux fabuleux en seulement dix minutes de gestes précis et de savants mélanges de couleurs ; l’impression que marcher sur un fil, y faire des pas chassés, des demi-tours et d’autres acrobaties ne doit finalement pas être si compliqué que ça ; la motivation pour apprendre à faire l’équilibre et d'autres acrobaties ; des sons, des bons mots et des couleurs, pleins la tête …
Dans les rues d'Aurillac, des parapluies et des portes
Je suis également repartie de cette balade avec de nouvelles photos d'Aurillac dont certaines rues sont, pour l'été, ornées de parapluies colorés, réalisés par une entreprise locale, la Maison Piganiol.
Un "ciel de parapluies" made in Cantal
La Maison Piganiol est une entreprise familiale de fabrication de parapluies fondée en 1884 à Aurillac, capitale française du parapluie. La société produit des parapluies de haut-de-gamme, mais aussi des parapluies sur-mesure ou publicitaires. La Maison Piganiol a reçu, en 2009, le label Entreprise du patrimoine vivant.
Ce n'était pas le premier "ciel de parapluies" que je voyais, mais l'émerveillement devant cette installation, colorée, graphique et poétique, était toujours là, bien présent. Et puis, ça ajoutait indéniablement un petit quelque chose de plus au Théâtre de Rue, un petit supplément d'art (et d'âme) qui permettait au spectacle de se prolonger jusqu'au ciel.
Passion portes et fenêtres, toujours, partout
Et puis, parce que je suis une grande amatrice de portes et de fenêtres, cette balade dans les rues d'Aurillac a aussi été l'occasion de redécouvrir les portes en bois de la ville, sculptées, travaillées, vieilles de centaines d'années parfois mais toujours aussi belles ; et de les prendre en photo bien évidemment !
Vous raconter le Festival international du Théâtre de Rue d'Aurillac n'est finalement pas un exercice si facile, parce que c'est un événement, une ambiance, qui, avant tout, se vivent ; et souvent différemment d'une personne à l'autre, en fonction des centres d’intérêts et de la sensibilité de chacun. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un événement à vivre, au moins une fois dans sa vie.
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Et vous, vous connaissez le Théâtre de Rue d'Aurillac ? Vous aimez ? Vous êtes un(e) festivalier(e) organisé(e) ou vous préférez vous laisser porter ? N'hésitez pas à partager votre expérience en commentant l'article !
Envie de prolonger votre (re)découverte du Théâtre de Rue d'Aurillac ? Découvrez le dossier du Journal La Montagne sur cette édition 2018 : Aurillac 2018.
Ç’a l’air vraiment cool comme événement!
C’est très chouette oui 🙂