Après un agréable week-end enneigé à Montréal, entre retrouvailles et découvertes, on a pris la route pour la première étape de notre road trip d’hiver au Québec : Shawinigan et la Moyenne-Mauricie. Une étape où la météo s'est avérée plutôt grise (et pluvieuse !), mais où l'on a malgré tout pu profiter des plaisirs de l’hiver … et aussi faire face aux déconvenues qui l’accompagnent !
Au revoir Montréal, bonjour le reste du Québec !
Lundi matin, le soleil brille sur Montréal, le ciel est bleu et nous avons rendez-vous avec le loueur de voiture et, un peu plus tard, la Mauricie, pour commencer notre périple à travers le Québec.
Sur les conseils de nos amis montréalais, nous avons réservé une voiture chez Discount, situé dans le quartier Petite Italie. Nous parcourons donc plusieurs blocs pour rejoindre l’agence et, au passage, on en a profité pour admirer les petits bijoux d’architecture que nous croisons et les œuvres de street art, disséminées ça et là.
Après avoir promis qu’on ne quitterait pas la Province du Québec avec la voiture (c’est une vraie question posée par les loueurs, pour des questions d’assurance, un supplément peut d'ailleurs vous être demandé si vous le faite), nous récupérons notre Jeep Patriot, voiture robuste, un peu surélevée et donc taillée pour ne pas se « pogner » dans la neige (et avec des sièges chauffants en (super) bonus).
C’était la première fois qu’on louait une voiture de cette catégorie, d’habitude on opte toujours pour les plus petites, mais là, on s’est dit qu’une Smart ne ferait sûrement pas la job (pour reprendre une expression locale) !
Confortablement installés dans cette voiture qui nous paraissait incroyablement grande, nous avons laissé derrière nous la ville et le soleil, qui avait déjà bien fait fondre la neige de la veille.
Pour plus de renseignements concernant les choses à savoir pour louer une voiture au Québec, vous pouvez lire l’article : Itinéraire et infos pour un road trip de trois semaines au Québec en Hiver
La Moyenne-Mauricie, entre balades natures et déconvenues
La Moyenne-Mauricie et Shawinigan en lire de mire
Pour la première étape de notre road trip à travers le Québec, nous avions choisi de nous arrêter à Shawinigan pour sa proximité avec Montréal (qui se trouve seulement à 2h de route) et celle avec le Parc de la Mauricie (30 minutes de route). Shawinigan nous semblait être le point de chute idéal pour rayonner facilement à travers la Moyenne-Mauricie, sans faire trop de kilomètres une fois sur place.
Sur la route entre Montréal et Grand’Mère (une ancienne ville, aujourd’hui fusionnée avec Shawinigan – aucun rapport donc avec un compte de Charles Perrault), où notre logement se trouvait, le ciel est passé du bleu au gris puis du gris au bleu, nous laissant espérer que, peut-être, la météo serait plus favorable que ce qui était annoncé.
En effet, depuis la veille, tous les applications et bulletins météo que l’on regardait s’accordaient à dire que le temps pour les deux journées à venir serait catastrophique, avec des averses et des pluies verglaçantes. Pas l’idéal pour visiter donc … Mais à notre arrivée à Grand’Mère, le ciel était encore bleu, ce qui nous a permis d’aller faire quelques courses à pied pour le déjeuner, en profitant de ce petit coin tranquille dans la partie nord de Shawinigan.
Comme évoqué plus haut, Grand'Mère est donc le nom d’une ancienne ville, fusionnée depuis 2002 avec Shawinigan. Son nom provient d'une légende amérindienne liée à un rocher qui se trouvait dans la Rivière Saint-Maurice : une histoire d’amour entre la fille d’un chef et un trappeur. Sur ce rocher qui séparait les chutes de la rivière en deux, les amoureux se sont juré fidélité, puis le trappeur parti chasser et ne revint jamais ; sa fiancée l’attendit toute sa vie et, au moment de mourir, implora le Grand Esprit de laisser un signe d’adieu pour son amoureux. Un éclair frappa alors le rocher et y fit apparaître le visage d’une vieille femme. Lors de la construction de la centrale hydroélectrique de Shawinigan, ce rocher, emblématique de la ville, a été démonté pierre par pierre puis reconstitué dans le Parc du Rocher.
Notre première randonnée dans la neige, au Parc National de la Mauricie
Bien décidés à profiter des richesses de la nature dans ce joli coin du Québec, on s’est ensuite rapidement mis en chemin pour le Parc de la Mauricie, à une vingtaine de kilomètres de notre logement temporaire. Durant la saison hivernale, seule la partie Est du Parc, appelée secteur de la Rivière-à-la-Pêche, est ouverte.
Pendant un long moment, la route qui mène au Parc longe la Rivière Saint-Maurice, offrant de jolis points de vue sur le cours d’eau gelé et recouvert neige et les petits hameaux et villages qui le bordent. Malgré le ciel gris, on a été instantanément charmés par cette route qui serpente au milieu de la nature et par les paysages qui l’entourent.
Les (jolies) rues de Montréal, bordées de dizaines de bâtiments, nous semblaient déjà être de lointains souvenirs, remplacées désormais par des panoramas enneigés, seulement parsemés de quelques constructions humaines. La nature était là, tout autour de nous, recouverte de blanc ; tout ce pour quoi on était venus au Québec en hiver, était là, face à nous.
Après s’être acquittés du droit d’entrée du Parc (7,80$ par personne), nous avons rejoint le pavillon de service pour obtenir un plan du parc et des circuits de randonnées qui le sillonnent. Alors qu’on discutait avec le sympathique (forcément, on est au Québec) monsieur en charge de l’accueil, une silhouette rouquine s’est avancée sur la neige, à quelques mètres à peine du pavillon.
Pas vraiment surpris par l’environnement dépourvu d’arbres dans lequel il arrivait, ni vraiment effrayé par les trois personnes qui le regardaient depuis l’autre côté de la vitre, un joli renard a fait une brève apparition devant mes yeux émerveillés avant de disparaître à nouveau dans la forêt.
Galvanisés par cette rencontre aussi furtive qu’inattendue à cet endroit-là, on a débuté notre balade sur les sentiers du Parc de la Mauricie à l’affût d’autres animaux et de leurs traces dans la neige. Mais mis à part quelques oiseaux, nous n’avons ensuite ni vu ni entendu d’animaux pendant notre promenade.
La journée étant déjà bien entamée, nous avions opté pour le Sentier Du Camping, un sentier facile, idéal pour une première randonnée dans la neige, d’une distance de 4,5 km (ou 3,1 km en prenant un raccourci prévu et également balisé). Cette boucle de randonnée entre les arbres de 2h30 environ offre de jolis points de vue sur le reste du Parc ainsi que sur la Rivière Saint-Maurice, en contrebas.
Serpentant au cœur de la nature, ce sentier nous a montré une jolie palette de troncs d’arbres aux motifs graphiques, des brins de mousses accrochés aux branches qui nous ont rappelé la Louisiane, des nuanciers de verts, des couleurs plus automnales aussi des aiguilles aux feuilles des arbres ; le tout contrastant à merveille avec le blanc qui l’enveloppait.
Notre première sortie nature dans la neige s’est achevée un peu avant que la nuit recouvre entièrement le paysage. Le trajet du retour vers Grand-Mère s’est fait sous un ciel déjà bien assombrit, et les lumières des habitations et des hameaux ajoutaient un petit quelque chose de magique aux paysages autour de la Rivière Saint-Maurice.
Ce soir-là, les pluies verglaçantes annoncées ont peu à peu transformé les routes et les trottoirs en miroirs glacés, rendant notre sortie du soir pour aller faire des courses glissante, et nos promenades du lendemain, incertaines.
De la Vallée Rocanigan au Parc de l'Île Melville, ou quand la balade en raquettes tourne court
Pour commencer notre journée complète sur place, nous voulions faire des raquettes dans la Vallée Rocanigan. "Le Royaume de la Raquette", comme est surnommée cette vallée, est un espace qui compte 16 boucles au total et 12 kilomètres de sentiers balisés pour faire de la raquette.
D’autres activités (trottinette des neiges, patin à glace, yourte chauffée, mini-ferme) sont également proposées dans ce lieu très apprécié des locaux comme des touristes, d’après ce que nous avions vu sur Internet. Mais, en raison de la pluie qui tombait alors en fines gouttelettes, le site était fermé pour toute la journée et nous avons donc dû nous résoudre à trouver une autre occupation.
Après une tentative ratée de visiter la Cité de l’Energie (qui n’est malheureusement ouverte que de juin à septembre – dans notre grande préparation pas totalement organisée nous n’avions pas regarder les dates d’ouvertures de tous les lieux), nous avons fait un arrêt à proximité de la Place des Canotiers de Shawinigan pour observer le panorama et trouver comment occuper cette journée, qui, avouons-le, commençait un peu mal.
En allant, à quelques pas de là, vérifier les horaires du Broue Pub Le Trou du Diable où nous projetions d’aller plus tard dans la journée (on apprend (vite) de nos erreurs !), on a finalement discuté un moment avec un des serveurs de la France, du Québec, de choses et d’autres. C’est lui qui nous a conseillé d’aller voir les Chutes de Shawinigan, visibles depuis le secteur sud du Parc de l’Île Melville.
Et c’est donc grâce à lui que nous avons fait notre deuxième belle balade dans la neige en Mauricie, sous une pluie fine et froide cette fois. Situé au sud de la ville et de la Rivière Saint-Maurice, le secteur sud du Parc de l'Île Melville, est un lieu entièrement boisé qui propose, en hiver, plusieurs sentiers de randonnées en raquettes (qu’il est également possible de faire sans raquette si la neige est suffisamment « tapée » comme c’était le cas ce jour-là).
Après quelques minutes de marche sur un sentier assez facile, nous avons pu observer les Chutes de Shawinigan, totalement gelées, et la Rivière Saint-Maurice, en contrebas, recouverte par une couche de glace et, ça et là, une couche de neige. Face à nous, la tour d’observation de la Cité de l’Energie surplombait, avec ses 115 mètres de hauteur, ce paysage forestier et enneigé.
Nous avons ensuite poursuivi notre randonnée, pluvieuse mais heureuse, à travers ce joli coin de nature en suivant le sentier intermédiaire. N’étant pas équipés de raquettes, notre progression à travers cette forêt effeuillée, mise à nue par l’hiver, n’a pas toujours été très rapide et la balade a donc été assez physique (comme c’est, de toute manière, souvent le cas dans la neige) !
On s’est retrouvés plusieurs fois une jambe (ou les deux) enfoncée dans la neige presque jusqu’au genou, à rire de la situation ou à en profiter pour souffler un peu.
Comme au Parc National de la Mauricie, quelques feuilles subsistaient encore sur les arbres, de la mousse volait dans la légère brise qui soufflait ce matin-là. Dans le Parc de l’Île Melville, on a croisé nos premiers arbres aux troncs troués, sûrement par des piverts ou d’autres oiseaux du même genre, on a vu des arbres aux silhouettes déformées, dénudées, enchevêtrées.
On a aussi rencontré quelques oiseaux, voletant de branches en branches ou fouillant la neige pour y trouver quelques trésors. Bien que gazouillant presque en continu, ces oiseaux assez peu colorés et plutôt vifs, n’étaient pas faciles à repérer et encore moins à prendre en photo !
Finalement, après cinq ou six kilomètres de promenade sportive à travers le Parc de l’Île Melville, mes mollets, pas encore habitués à la marche dans la neige, étaient bien contents de retrouver le sol ferme, régulier et sans piège du parking (Et je ne vous parle même pas de la joie de mon estomac, et de mes babines, en dégustant leur première poutine du séjour dans un pub de Shawinigan !) !
Balade au Lac-à-la-Tortue
Après avoir savouré une délicieuse poutine au Broadway Pub (qui est aussi une microbrasserie), donc, on s’est remis en route pour visiter Shawinigan et ses alentours. La pluie tombant toujours et le risque de verglas étant bien présent, nous avons renoncé à faire les 40 kilomètres qui nous séparaient de Trois Rivières qui, avec son statut de deuxième plus ancienne ville du Québec, me faisait de l’œil.
A la place, nous avons tenté d’aller voir les expositions du Centre des Arts, dont plusieurs personnes nous avaient recommandé la visite. Mais c’était sans compter sur notre malchance du jour ! Le Centre des Arts était exceptionnellement fermé ce mardi-là car en pleine préparation de la prochaine exposition …
Déçus, mais pas dépités au point de rejoindre notre logement, nous avons pris la route en direction du Lac-à-la-Tortue à 13 kilomètres de là (mais toujours à Shawinigan !). Et on a découvert là-bas un endroit adorable. Un lac, d’une superficie assez importante, et entièrement blanc en cette saison, bordé de jolies maisons dans lesquelles on devine une certaine douceur de vivre.
Nous avons fait le tour du lac, observant les belles bâtisses, les vues sur l’immense étendue blanche derrière elles et puis on s’est arrêtés près de l’Aérodrome de Lac-à-la-Tortue pour aller marcher le lac gelé, la première fois d’une longue série de petites balades sur la glace durant ce séjour québécois.
Fin de journée au Broue Pub Le Trou du Diable
La journée touchant à sa fin, nous sommes retournés au Broue Pub Le Trou du Diable pour que Nico puisse goûter aux bières locales (oui moi je ne bois pas de bière #teamvin) et que l’on puisse découvrir cette institution locale.
Le Trou du Diable une des microbrasseries les plus réputées au Québec, avec un rayonnement national et international (la preuve : on a un sous-boc, estampillé Le Trou du Diable, trouvé ici, à Toulouse). En 2006, durant la première année d'existence du Trou du Diable, 60 000 litres de bières ont été brassés. En douze année d'existence, la microbrasserie a remporté 80 récompenses pour la qualité de ces bières et celle de son Broue Pub.
Et, concernant le dernier point, on comprend très vite pourquoi ! L’endroit est beau et chaleureux ; chaque table possède un motif sculpté dans le bois unique et magnifique, des tableaux sont exposés sur les murs, le plafond en bois et les lumières tamisés donnent un côté cocon à ce pub ; on s’y sent bien, on est accueillis avec le sourire, la carte des bières est riche et joliment présentée. Bref, c’est vraiment un lieu qui mérite un arrêt, même pour les personnes qui ne sont pas amatrices de bière !
Malgré les déconvenues, notre séjour en Mauricie reste tout de même un excellent souvenir pour nous, celui des premières randonnées dans la neige, de la rencontre avec un renard, d'un bon moment au Trou du Diable, et tant d'autres choses ; et les quelques frustrations vécues nous donnent finalement plus envie d'y retourner qu'autre chose ... mais sans la pluie cette fois-ci !
Et cela ne nous a pas non plus découragés pour la suite du voyage !
Quelle aventure fabuleuse. Une belle immersion avec dame nature. Mon fils rêve de découvrir Quebec. Va falloir que je pense sérieusement à faire plaisir à ce « petit ».
Merci Pauline, j’ai pris plaisir à te lire.
Oui vraiment, il faut que tu l’amènes au Québec, c’est trop beau ! Et puis même toi tu te régalerais j’en suis sûre !
vraiment sympa ça donne envie d’y aller !!!
Merci !