Avant de vous parler de ma pratique du vélo, des itinéraires que je vous recommande à Toulouse et autour et de vous donner quelques conseils pour vos balades cyclotouristiques, je pense qu’il est important que vous soyez au courant : je suis une sportive du dimanche. Mais genre du dimanche 1er mai ou même, pire, du dimanche 1er novembre, gris, froid, avec visibilité réduite à trois mètres …
Cet article participe, plus que tardivement, au rendez-vous #EnFranceAussi, créé par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs. Pour cette édition de juillet, le thème, "Cyclotourisme", a été choisi par Mathilde, du blog Voyager en photos. N'étant pas, comme vous le verrez dans les lignes ci-dessous, une sportive de haut niveau, ma pratique du cyclotourisme se fait dans un périmètre pour l'instant assez limité. Mais comme je le dis souvent sur ce blog, nul besoin de partir loin pour s'évader !
Le sport et moi
Tous mes profs d’EPS, du collège et du lycée, pourront vous le dire : j’étais l’élève qui resquillait sans arrêt pour ne pas avoir à faire des tours de stades, jouer au basket, au volley ; pour ne pas jeter des poids qui n’avaient rien demandé et réaliser d’autres prouesses physiques auxquelles on oblige les élèves pendant leur cursus scolaire (de la lutte, mais pourquoi faire de la lutte au collège ?).
Problèmes de coordination, manque d’endurance, flemme intersidérale … mes raisons de ne pas faire de sport étaient légitimes, à mes yeux, beaucoup moins à ceux du corps enseignant … Je pense que je les ai autant consternés que fait marrer, avec mes excuses et mes tentatives désespérées d’échapper à l’inévitable. Je tiens à préciser que malgré ma mauvaise volonté, j’ai toujours eu de très bon rapport avec eux.
Le vélo, une exception parmi d'autres
Bon, quand je dis que je ne suis pas du tout sportive, j’exagère un peu car il y a quand même quelques activités sportives qui ne m’ont jamais dérangées : le vélo bien sûr ; le foot, qui occupait d’ailleurs toutes mes récréations à l’école primaire (et qui m’a d’ailleurs valu une luxation du pouce) ; le badminton, qui est pourtant assez physique ; la natation (bon, j’avoue, plus le barbotage entrecoupé de quelques longueurs qu’une pratique intensive) ; la pétanque (si si, c’est un sport, il y a même des championnats à la télé - parce que le sport à la télé j'adore par contre !) et deux trois autres choses.
Mais le sport au collège et au lycée, ça n’a jamais été mon truc. Pour preuve, l’EPS était la matière qui baissait généralement ma moyenne … Et tout cela m’a laissé l’impression de n’être pas du tout sportive et surtout de ne pas pouvoir progresser dans ce domaine. Et pourtant ! Ma récente pratique du vélo m’a prouvé que non seulement c’était possible mais que j’étais aussi capable d’être « accro » à la performance ! Comme quoi, tout arrive … Il faudrait que j’écrive à mes profs, pour leur montrer que les miracles existent bien 😀
Toulouse, le vélo et moi
Des débuts difficiles …
Pendant des années, je n’ai pas fait de vélo à Toulouse. Parce qu’il faut savoir qu’ici les automobilistes et autres conducteurs d’engins motorisés sont assez nerveux et ne donnent pas envie de se risquer à les côtoyer sur un simple et fragile vélo (et en voiture non plus d’ailleurs !).
J’ai donc commencé à faire du vélo ici il y a seulement six ans, sur un vélo Batavus aussi magnifique que lourd et, de fait, décourageant quand on n’a pas de force dans les mollets … Je l’ai donc assez peu utilisé, principalement pour des trajets utilitaires et seulement une ou deux fois pour les loisirs (dont une douloureuse fois en Pays Tolosan). Et quand je n’utilisais pas Gus (oui, mon vélo avait un prénom), je prenais les « VélôToulouse », un peu lourds également mais plus confortables et maniables quand même, sans jamais envisager de faire de vraies balades avec !
… Jusqu’à Claudette !
Un vélo, qui ne me convenait pas non plus, plus tard j’ai finalement acheté Claudette (oui, mon vélo a toujours un prénom). Claudette n’est pas trop lourde, elle a un cintre courbé (c’est-à-dire un guidon courbé vers moi) qui me permet de ne pas avoir trop mal aux bras ou au dos, elle est confortable (et belle). Et c’est donc avec elle que j’ai commencé à faire du cyclotourisme dans ma propre ville et ses alentours. Bref : avoir un bon vélo c’est primordial !
(Re)découvrir Toulouse à vélo
Pour info : Toulouse c’est 322 kilomètres d'aménagements cyclables à Toulouse, 600 sur le territoire de la métropole. C'est aussi 310 kilomètres de réseau vert pour les balades et 757 kilomètres de voies apaisées (zones 30, zones 20 et aires piétonnes).
Quand j’ai eu Claudette, je me suis donc lancée dans une série de balades toulousaines à vélo. J’ai commencé en faisant 13 kilomètres, puis 15, puis 19, puis 22 … pour finalement m’arrêter à 24 parce que la météo ne permettait plus de faire du vélo (et aussi parce que je ne m’en croyais pas vraiment capable sûrement). Ces balades ont pour moi été l’occasion de redécouvrir certains lieux de Toulouse d’une autre manière mais aussi d’en découvrir certains.
Le quartier des Amidonniers
Parmi mes belles découvertes, il y a notamment le quartier des Amidonniers que je connaissais finalement assez peu. J’y suis tombée sous le charme du Bassin des filtres, un bassin de décantation du canal Latéral, paisible petite étendue d’eau entourée de verdure et de chalets à pans de bois, construits pour les ouvriers des canaux dans les années 50.
Dans ce quartier, j’ai aussi été agréablement surprise par la Coulée Verte des Amidonniers, une voie cyclable et piétonne au calme et en grande partie ombragée. Située en contrebas de la Garonne et derrière les bâtiments du quartier, cette coulée verte donne l’impression d’avoir quitté la ville pour un environnement beaucoup plus silencieux et apaisé.
Si vous voulez en savoir plus sur le quartier des Amidonniers, je vous invite à lire ce document très complet : https://amidonniers.files.wordpress.com/2018/07/chemin-faisant.pdf
Le Canal Latéral à la Garonne
Pendant ces balades solos à vélo, j’ai également eu le plaisir de redécouvrir le Canal Latéral à la Garonne. D’ordinaire, je l’aperçois depuis la rocade ou emprunte ses berges sur quelques mètres pour aller au Stade Ernest Wallon. Là, je l’ai suivi sur 5 kilomètres, des Ponts-Jumeaux au Lac de Sesquières, profitant du street art environnant et de l’aspect paisible de cette étendue d’eau qui semble s’étendre à l’infini.
Le Canal du Midi
Impossible de parler de balade à vélo à Toulouse sans parler du Canal du Midi ! C’est incontestablement un des lieux les plus agréables pour faire du vélo ici, bien que très fréquenté. Avec Claudette, à cette période, je n’avais jamais été plus loin que la Ferme de 50, à Ramonville. Mais j’avais très largement profité de la beauté du paysage offert par cet ouvrage exceptionnel.
Mes itinéraires à vélo dans Toulouse sur une carte
- Pour connaître les pistes cyclables de la Métropole de Toulouse, vous pouvez télécharger ce document ;
- Pour connaître les itinéraires proposés par Toulouse Métropole, rendez-vous sur leur site.
Le cyclotourisme pour se remettre en forme et s’évader
Après le confinement, et deux mois presque sans sortir de chez nous, on a décidé de faire du vélo pour se remettre en forme et s’aérer l’esprit sans prendre de risque. Le 13 mai, nous avons donc fait notre première sortie vélo dans Toulouse. Cette balade de 13,3 kilomètres a été l'occasion de découvrir l'aménagement des berges de la Garonne, une voie agréable qui permet de relier les Amidonniers au Bazacle en profitant d'une belle vue sur le fleuve.
Dès la sortie suivante, nous avons mis la barre plus haut en faisant 24 kilomètres (je dirais même trop haut, au vu des courbatures qui ont suivi !). Lors de cette sortie, nous avons découvert la Voie Verte de la Vallée de l’Hers, qui suit la rivière du même nom. Cette voie cyclable, agréable et entourée de verdure la plupart du temps, permet de relier le quartier de Montaudran à celui de Croix Daurade (ou l’inverse !), via la Cité de l'Espace, loin des voitures.
Suivre le Canal du Midi et aller toujours plus loin
Après ça, nous avons commencé nos balades le long du Canal du Midi. Toujours un peu plus loin, toujours un peu plus vite, nos sorties pour s’aérer l'esprit sont également devenues des mini-challenges pour moi. Assez rapidement, nous avons dépassé la limite qui était la mienne jusque-là (24 kilomètres) en faisant 4 kilomètres de plus. Et ces 4 kilomètres de plus voulaient dire beaucoup : j'étais capable de progresser et d'aller plus loin !
Ce mois-là, nous avons été jusqu'à l'Écluse de Castanet, première écluse que l'on rencontre au sud de Toulouse. Construite en 1670, elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1998. Puis jusqu'à l'Écluse de Vic, 1,7 kilomètres plus loin. En définitive, sur le mois de mai 2020, nous avons fait 204 kilomètres de vélo au total, juste pour notre plaisir, après deux mois de canapéisme intensif.
Dépasser la barre des 30 kilomètres puis celle des 40
Dès notre première sortie de juin nous avons fait 35 kilomètres, toujours le long du Canal du Midi, découvrant des portions et des paysages jusqu’alors inconnus. Cette balade nous a mené jusqu'au joli Pont de Deyme à Pompertuzat. Je ne peux pas vous dire que je n’ai aucune courbature, ce serait un énorme mensonge. Mais la satisfaction de m’être dépassée de la sorte valait bien quelques douleurs dans les jambes !
La fois d'après, on a dépassé le pont de Pompertuzat pour aller jusqu'à celui, tout aussi joli, de Donneville. On a ensuite été jusqu'à l’Écluse de Montgiscard et puis jusqu'au Pont des Romains, toujours à Montgiscard. Cette dernière balade est, à ce jour, notre plus longue sortie : 46,3 kilomètres de pédalage et une fierté immense ! 33 kilomètres de plus que notre première sortie post-confinement !
En juin, nous avons fait 278 kilomètres au total, en 7 sorties (39,7 kilomètres en moyenne par balade). Nous avons même profité d’un petit séjour sur la Presqu’île de Guérande pour faire du cyclotourisme là-bas aussi en pédalant cheveux au vent et les yeux voguant sur le bleu de la mer ! Mais avec le mois de juillet et les grosses chaleurs (37°C au moment où j'écris ces lignes, 44° de ressenti), on a malheureusement dû freiner nos ardeurs cyclotouristiques !
Faire du vélo le long du Canal du Midi c’est comment ?
L’avantage de faire du vélo le long du Canal du Midi, en dehors du fait que c’est magnifique, c’est que c’est un terrain de jeu relativement plat. Hormis aux alentours des écluses et des ponts, la voie cyclable est relativement plane et cela économise un peu les mollets. Par ailleurs, sur les portions que nous avons fait jusqu’à présent, la piste est assez roulante et agréable.
Autre avantage, ce sont les repères visuels (ponts, écluses, etc.). Je trouve qu’en fractionnant mentalement le trajet en une succession d’étapes, en visualisant le chemin parcouru et celui jusqu’au prochain repère, c’est plus simple d’aller plus loin ! A chaque sortie, l'objectif était d’atteindre au moins le lieu où l’on s’était arrêté la fois d’avant. Et c’est ce qu'on a fait tout au long du mois de juin.
L’inconvénient de faire du vélo le long du Canal du Midi, en dehors de l’importante fréquentation de la piste, c’est qu’en partant toujours du même point, on finit par avoir envie de voir autre chose. Mais il y a une solution assez simple pour remédier à cela. S’avancer en voiture (ou en train) jusqu’à un certain point et partir de là pour découvrir d’autres paysages, d’autres écluses, … De cette façon, fin juin, on est allés de Montgiscard à Avignonet-Lauragais.
Ou alors parcourir tout le Canal du Midi jusqu’à Sète ! 240 kilomètres séparent Toulouse de la Méditerranée et les lieux pour faire étape en chemin sont nombreux. C’est quelque chose que l’on aimerait beaucoup faire un jour, et que la collégienne / lycéenne en moi n’aurait jamais imaginé avoir pour projet un jour !
Pour tout savoir sur le Canal du Midi à vélo, consultez ce site : www.plan-canal-du-midi.com
Pas de carte des itinéraires pour cette partie parce que cela ne consisterait en fait pour beaucoup qu'à des lignes le long du Canal du Midi !
Mes conseils pour devenir accro au cyclotourisme tout en douceur
- Choisir un vélo parfaitement adapté à votre morphologie et à celle du terrain où vous prévoyez de pédaler ;
- Entraînez-vous sur un « terrain de jeu » assez simple pour commencer, sans vous mettre la pression et en sachant écouter les grincements de vos articulations ;
- Pédalez à votre rythme : n’essayez pas de suivre quelqu’un et passez devant les personnes qui cassent votre cadence ;
- Hydratez-vous, toujours, avant, pendant, après. Et n’hésitez pas à partir avec des encas légers et des boissons énergétiques pour le sport ;
- Fixez-vous des objectifs atteignables plutôt que de tenter de faire 50 kilomètres dans un col des Pyrénées pour votre première sortie en vous dégoûtant à jamais du vélo ;
- Suivez votre progression grâce à une appli ou à votre compteur vélo, c’est bon pour le moral ;
- Choisissez un environnement agréable pour pédaler tout en profitant des paysages alentours ;
- Rêvez aux prochaines destinations que vous pourrez découvrir ou relier à vélo !
belle balade ! et je me reconnais bien dans ton rapport au sport au collège lycée ! bravo pour la suite !
Haha merci ! Ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à qui l’EPS a laissé un souvenir … mitigé !
Bravo, tu as développé un véritable engouement pour le cyclotourisme. Quand on voit d’où tu es partie. D’ailleurs ne t’inquiète pas pour ton passé de collégienne en EPS. J’étais en sport études patinage artistique et malgré ça l’EPS au collège faisait baissait ma moyenne. Non mais la lutte et l’athlétisme (javelot, triple saut en longueur, saut de haie), c’est quoi ces sports 😅!!! Je détestais ça, je trouvais le choix des sports complètement nul.
Bref ton article est plein de bons conseils pour s’y mettre en douceur. Il faut dire aussi qu’avec le canal du midi vous avez un super terrain de jeu.
Merci Estelle ! Je vais même au boulot en vélo depuis la reprise là : 14 kilomètres par jour !
Rolala sport études patinage artistique la classe .. J’adorais (et j’adore toujours) regarder le patinage artistique quand j’étais petite. Et ça me rassure un peu de savoir que je ne suis pas la seule a avoir eu sa moyenne baissée par l’EPS 😀 Et je suis bien d’accord avec toi … la lutte et athlétisme c’était l’horreur !
Coucou, la balade du canal du midi est un itinéraire que j’aimerais beaucoup parcourir. En général, je ne fais attention au km qu’au moment de prévoir les étapes pour qu’elles ne soient pas trop lourdes (et encore, je définis les points d’intérêts et je regarde si c’est faisable en km). Quand nous partons longtemps, les étapes à vélo sont souvent réduites (30-35km) pour pouvoir profiter à fond une fois sur place 🙂
Le Canal du Midi en entier, clairement, ça fait rêver … Je te souhaite d’avoir l’occasion de le faire prochainement !
Ne pas s’épuiser sur le vélo pour pouvoir profiter ensuite sur place me parait essentiel aussi !