Road trip en Sardaigne : Castelsardo et la côte nord

Trois ans depuis cette étape à Castelsardo et notre deuxième voyage sur cette île magnifique, six ans depuis le premier et ce coup de foudre puissant pour ce joli petit bout d'Italie, détaché et solitaire, aride et luxuriant, merveilleux. Alors pour me remettre un peu dans le bain avant que l’on y retourne cet été (car oui, ça y est, enfin on retourne en Sardaigne :D), j'ai décidé de me replonger dans mes photos, mes souvenirs pour vous les raconter enfin !

Pour notre deuxième voyage en Sardaigne, on a choisi d’atterrir au nord de l'île, une partie que l’on ne connaissait pas encore, et d'explorer davantage l'île en louant une voiture pour la durée complète du séjour. Après avoir été émerveillés par le joli village d'Aggius et la magnifique Vallée de la Lune, on a repris la route vers notre première étape : Castelsardo.

Castelsardo, ville médiévale perchée et colorée

Nichée au cœur du Golfo dell’ Asinara, la petite ville de Castelsardo fait face à la Corse et surplombe les alentours depuis le promontoire rocheux sur lequel elle a été construite. On a découvert ce petit bijou coloré par l'est, au détour d'un virage, comme une apparition, un mirage, dans un paysage déjà merveilleux.

Rattachée à la province de Sassari, Castelsardo fait partie de plusieurs "réseaux" parmi lesquels "Les plus beaux villages d'Italie", "Les Plus Beaux Villages de la Terre", "Les villes royales de Sardaigne" et la "Conférence permanente des villes historiques de la Méditerranée".

Pour nos deux nuits sur la côte nord de la Sardaigne, on avait opté pour un Bed and Breakfast en plein cœur du centre historique de Castelsardo, tout là-haut sur la colline. On a donc rejoint la partie ancienne de la ville en suivant la Via Nazionale, pentue et bordée d'habitations.

Le cœur de Castelsardo est piéton, les petites rues qui serpentent tout en haut de la colline ne sont pas assez larges pour accueillir des voitures et les escaliers bien trop nombreux pour que la circulation, même en deux roues, soit possible ! On a donc laissé notre voiture le long de la Via Rinascita, embarqué toutes nos affaires et, après quelques flopées de marches en descente ou en montée, on a finalement toqué à la porte du B&B Lupolciu e Calarina où nous attendait notre jolie chambre, et une très sympathique terrasse, toutes deux avec vue sur la mer.

La vue depuis la terrasse du B&B

Une fois nos affaires posées l'appel de la balade s'est fait ressentir ; l'aperçu de la ville que l'on avait eu en cherchant notre logement nous avaient déjà sérieusement mis l'eau à la bouche.

Balade dans le dédale des ruelles de Castelsardo

On a parcouru quelques ruelles ombragées de la ville, monté quelques escaliers avant d'en descendre d'autres et puis, attirés par le toit multicolore de son campanile, on est finalement arrivés aux pieds de la Concattedrale di Sant'Antonio abate, magnifique construction achevée au 17e siècle où se mêlent les styles gothique et renaissance.

Depuis son parvis, le bleu profond de la Méditerranée offrait un contraste magnifique avec le vert du Parco Lu Grannadu, en contrebas, et la couleur entre le marron et le gris des rochers impressionnants qui se trouvaient là. Au loin, on apercevait le relief de la Corse qui ajoutait une nuance de gris-bleu différente entre le ciel et la mer.

Le soleil de fin d’après-midi nous a bien vite poussés dans les ruelles resserrées de la ville, là où la chaleur était moins pesante. On y a découvert les couleurs de la ville : de l’ocre, du jaune, du rose, du gris, de l’orange ; une palette multicolore, parfois mêlée aux pierres, qui donne charme et caractère à Castelsardo.

Devant certaines maisons, dans certaines rues, une profusion soudaine de plantes vertes et de buissons fleuris apportait une touche de nature et de fraîcheur supplémentaire, et bienvenue, à notre balade.

La Chiesa Santa Maria delle Grazie, l’église médiévale de Castelsardo

Au détour d'une rue, on a aperçu un tout petit clocher surplombant un joli mur en pierre, intrigués on a suivi le panneau pour découvrir cette "Chiesa S. Maria" à laquelle faisait référence le panneau accroché au mur. Sur la Piazza della Misericordia, qui fait face à la Chiesa di Santa Maria delle Grazie, on s'est retrouvés face à un bâtiment un peu surprenant, une église toute jolie mais sans entrée monumentale et avec une architecture très sobre, très loin de ce que l'on peut parfois croiser en Sardaigne !

Erigée en 1300, la Chiesa Santa Maria, toute en pierre trachytique et calcaire, a une seule entrée, sur le côté du bâtiment. Quatre arcades ornent cette façade où se trouvent également quelques fenêtres, plus ou moins grandes et sans vitraux. La troisième arcade abrite la porte d'entrée en bois, toute simple, de cette église sans fioriture, mais dont la simplicité justement a marqué nos esprits.

Le Castello dei Doria, cœur de la cité médiévale de Castelsardo

En gravissant encore quelques marches pour observer la ville et ses alentours d’en haut, on est finalement arrivés aux portes du Castello dei Doria, que l’on a décidé de visiter.

Un peu d’histoire :

Ce château, qui accueille aujourd'hui le Museo dell'Intreccio Mediterraneo, est le noyau originel de Castelsardo. Pendant longtemps, il a été considéré que la fondation du château datait de 1102 mais des études récentes affirment qu'il daterait en réalité de 1270, date qui correspond à la période à laquelle le nord de la Sardaigne a vu naître de nombreuses fortifications féodales.

Quoi qu'il en soit, les habitants de la région, mais aussi des corses et des liguriens, sont peu à peu venus vivre à l'intérieur de la forteresse, nommée alors Castelgenovese (en hommage à la famille gênoise, les Doria qui l'ont fondé). Siège des Doria durant les luttes de possession de l'île, la forteresse est ensuite passée aux mains des aragonais en 1448. La ville prend alors le nom de Castillo Aragonés jusqu'en 1767 où, sous la dynastie des Savoie, elle devient Castelsardo.

Entre les murs de cette forteresse médiévale, on trouve donc désormais un musée dédié à l’artisanat et plus particulièrement à la vannerie, puisque Castelsardo excelle dans cet art depuis des siècles. Dans les différentes pièces du château sont exposés des pièces de vanneries mais aussi des panneaux explicatifs concernant le « tissage » des fibres végétales.

Le contraste entre le lieu, une forteresse ayant servi à contrer des attaques violentes, et ce qui y est exposé, un art manuel, précis et au final assez délicat, rend la visite vraiment singulière et inoubliable. Et les points de vue sur la ville, la mer et les alentours depuis le château aussi !

Fin de journée à Castelsardo

Pour finir la journée, on a décidé de retourner vers la Concattedrale di Sant'Antonio abate et de profiter du Parco Lu Grannadu qui se trouve en contrebas.

Après un moment passé à observer la mer et le cadre magnifique qui se trouvait autour de nous dans la lumière déclinante de fin de journée, on a regagné l’agitation de cette petite ville vivante, pour un savoureux repas à Cosmos Pizzeria, adresse recommandée par la propriétaire du B&B, qui a su ravir nos papilles !

(Rétrospectivement, je me dis qu’on a visité la ville d’une manière vraiment totalement illogique et que ce n’est pas étonnant que je m’en souvienne comme une ville où on ne fait que monter et descendre les escaliers !)

Une journée à la découverte de la côte nord de la Sardaigne

En quête d’une plage autour de la Punta Tramontana

Après une bonne nuit de sommeil, et un petit déjeuner avec une vue de rêve sur les toits colorés de la ville et la mer, le temps était venu pour nous d’aller profiter de la mer … En préparant notre voyage, j’avais vu que la spiaggia di Punta Tramontana était un très bel endroit. Direction donc cette plage de cailloux, à l’ouest de Castelsardo, qui semblait être le lieu idéal pour notre première baignade en Sardaigne et nos retrouvailles avec le snorkeling.

Comme souvent dans les contrées italiennes, l’absence de panneaux a quelque peu retardé notre arrivée sur la plage, puisqu’on ne trouvait pas le chemin qui permettait d’y accéder ! Sur la Strada Statale 200, un peu avant le Ristorante Il Cavalluccio, on a pris un petit chemin de terre qui permet de rejoindre la plage.

Je vous avoue qu'au final, je ne sais pas si la plage que l’on a trouvé au bout du chemin était celle où l’on projetait d’aller mais l’endroit était magnifique, désert et sauvage, ce qui nous convenait parfaitement.

Malheureusement, ce cadre magnifique et cette eau transparente n’attire pas seulement les touristes français en quête de lieux pour se baigner et observer les fonds marins ! Très rapidement, alors que nos genoux (voire un bout de nos cuisses) étaient déjà dans l’eau, on s’est rendus compte que des dizaines de petites méduses roses ondulaient autour de nous, dans la belle eau translucide où l’on se voyait déjà restait des heures ... Raté !

A contrecœur, on a quitté le petit paradis (des méduses) qu’on venait de trouver et on a repris la route vers l’ouest pour trouver une autre plage.

Baignade sur la paisible (et sans méduse) spiaggia della Marina di Sorso

Vingt kilomètres plus loin, on s’est arrêtés sur la spiaggia della Marina di Sorso et sa longue bande de sable blanc parsemée de parasols.

Pour le côté sauvage et seuls au monde c’était loupé, mais au moins il n’y avait pas de méduses et on a donc pu se baigner, profiter du soleil et de la vue sur les reliefs corses, à l’horizon.

Etape à Porto Torres, ville chargée d’histoire

A quinze kilomètres de la spiaggia della Marina di Sorso se trouvait notre prochaine étape : Porto Torres. Agréable ville portuaire située sur la côte nord de la Sardaigne, Porto Torres a longtemps fait partie de Sassari avant de devenir autonome, en 1842. Et, bien avant cela, sur le territoire où elle s’étend aujourd’hui se trouvait la seule colonie de citoyens romains en Sardaigne : Turris Libisonis, cité fondée durant l'Antiquité par César ou Octave et raison de notre étape à Porto Torres.

En tant que passionnée des vieilles pierres, je ne pouvais pas découvrir la côte nord de la Sardaigne et faire l'impasse sur la visite du Parco archeologico di Turris Libisonis et du musée Antiquarium Turritano qui se trouve juste à côté !

Visite du Parco archeologico di Turris Libisonis, site antique majeur de la côte nord sarde

La visite du parc archéologique débute aux pieds des thermes centraux, également appelés Palazzo di Re Barbaro (comprenez « le palais du Roi Barbare ») en raison d'une légende populaire selon laquelle, Barbarus, gouverneur de Sardaigne ayant martyrisé des saints toujours vénérés à Porto Torres, aurait séjourné sur place. Construit au 1er siècle et restauré durant le 3e siècle, c'est le bâtiment le plus imposant de ce complexe thermal public, dont des murs assez hauts subsistent encore aujourd’hui.

Lors de cette visite guidée (en italien) sur ce site chargé d'histoire, on a également vu des mosaïques du 2e siècle, remarquablement bien conservées. Depuis quelques années, un abri a été construit au-dessus des bassins ornés de ces magnifiques mosaïques, ce qui permet de préserver ces vestiges contre les intempéries mais aussi contre le soleil et la chaleur qui pourraient également les détériorer.

Un peu plus loin, on a pu observer les vestiges d'une maison privée, la domus dei mosaici, dont les bains étaient également décorés de mosaïques ; tout à l'ouest du site, ce sont d'autres éléments du complexe thermal que l'on a pu voir. Vestiges des bâtiments, voies pavées, colonnes doriques, fragments de murs antiques et autres témoins du passé, particulièrement bien conservés, rendent la visite de ce site très intéressante.

L’Antiquarium Turritano

Accolé au site archéologique, l’Antiquarium Turritano est le musée archéologique national de Porto Torres. Inauguré en 1984, il regroupe de nombreux éléments antiques découverts à Porto Torres et qui témoignent de l'histoire de la ville romaine de Turris Libisonis. C'est le prolongement parfait de la visite du parc archéologique, ou une mise en bouche idéale, suivant le sens dans lequel vous effectuez la visite !

Bijoux, objets en céramique ou en verre, objets du quotidien, sarcophages, portraits, fragments de mosaïques, l'Antiquarium Turritano présente des collections importantes et variées qui permettent d'appréhender tous les aspects de la vie des citoyens turritans à l'époque romaine.

Baignade avec vue sur la Torre della Pelosa et le Parco Nazionale dell'Asinara

Après cette visite dans l’histoire antique de la Sardaigne, on a mis le cap encore plus à l’ouest, pour découvrir la péninsule de Stintino qui accueille une des plages les plus célèbre de Sardaigne : la Spiaggia della Pelosa. Avec ses eaux cristallines et son sable blanc, la plage attire beaucoup de monde, même fin août. Lors de notre passage, la petite bande de sable clair était noire de monde, on a donc rebroussé chemin pour se trouver un petit coin de plage plus tranquille !

Le long de la Viale la Pelosa, les petits bouts de plage tourné vers le Parco Nazionale dell’Assinara sont nombreux, l’eau n’y était certes pas cristalline, mais on a pu se baigner sans avoir à jouer des coudes !

Cette dernière baignade sur la côte nord de la Sardaigne a été un moment agréable, suivi d’une douce soirée à Castelsardo, sur la terrasse de notre B&B avec les étoiles, la mer et une pizza pour nous tenir compagnie ! La Dolce Vita quoi !

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2 Replies to “Road trip en Sardaigne : Castelsardo et la côte nord”

  1. chachaaventuriere dit : Répondre

    Grâce à toi je vais voir la vie en bleu aujourd’hui #InférieurA3

    1. 😀 ravie que mon article ait eu cet effet-là sur toi !

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