Road trip d’hiver au Québec : la région de Charlevoix, pays de merveilles

Pour la première fois depuis le début de ce voyage d’hiver au Québec, on a dérogé à l’itinéraire prévu. Après quelques calculs, et sur les conseils de notre hôte de la Baie, on a finalement emprunté la plus belle route du Québec pour rejoindre directement la région de Charlevoix au lieu d’aller à Tadoussac et de garder Charlevoix pour la fin du road trip. Et on a tellement bien fait !

Sur la route 381, plus belle route de notre road trip au Québec

La route 381, sans hésiter la plus belle que l’on ait suivie au Québec. Pendant un temps assez "classique" et bordée de sapins, la route 381 devient ensuite un chemin entouré de merveilles. De part et d’autre de ce ruban gris cousu de jaune, des montagnes grandes, petites, éloignées, toutes proches, enneigées, hérissées de sapin ou totalement vierges et blanches, et une vue ... magnifique ! 

Le Québec, à perte de vue

Le relief que suit cette route permet parfois d'avoir une vision plongeante sur les alentours, donnant une impression d'infini, résonnant fortement avec l'idée des grands espaces qu'on s'imagine lorsque l'on pense au Canada. 

Dans le rétroviseur comme face à nous, le paysage était superbe et captivant. Mais les endroits pour s’arrêter étaient malheureusement peu nombreux et mes souvenirs le long de cette route sont donc, pour la plupart, captés à travers le pare brise ou seulement figés dans mon esprit.

Il y a d’ailleurs une « photo mentale » qui ne me quitte pas, un cadrage particulier du paysage qui s’est imprimé sur mes rétines et dans ma mémoire, un panorama bien particulier pour lequel je rêve de parcourir à nouveau cette route 381. En approchant de Baie-Saint-Paul et du Saint-Laurent, il y a un bout de la route duquel on peut observer, au loin, droit devant, les eaux du fleuve dont on ne parvient pas encore à distinguer le mouvement et puis, plus près de nous, deux sommets plus imposants. La vision du fleuve calme et plane, qui apparaît entre ces sommets rocailleux et abruptes me donne instantanément envie de repartir sur les routes du Québec lorsque j’y pense.

A quelques kilomètres de Baie-Saint-Paul, chef-lieu de la région de Charlevoix, la route 318 traverse le Parc National des Grands Jardins et l'aperçu qu'elle en offre donne grandement envie d'aller s'y balader !

Les raisons de notre étape dans la région de Charlevoix

Réaliser un rêve !

Si la région de Charlevoix faisait partie de manière certaine de notre itinéraire, outre le fait que les paysages avaient l'air magnifiques ; c'était parce que l'on voulait profiter de notre voyage hivernal pour vivre une expérience pleine d'émotions : une balade en traîneau à chiens. Sur les conseils de nos amis vivant à Montréal, on avait choisi de réaliser ce rêve au Chenil du Sportifs, situé aux Éboulements, dont ils gardaient un excellent souvenir.

Avant de rejoindre Baie-Saint-Paul, où l'on prévoyait de déjeuner, nous avons donc fait un arrêt au Chenil du Sportif, pour réserver notre balade pour le lendemain et poser quelques questions sur l'équipement à prévoir. Accueillis chaleureusement par une équipe sympathique (et par un adorable petit husky), charmés par les paysages alentours, on était encore plus impatients d'être au lendemain !

Découvrir Baie-Saint-Paul, ses couleurs et son énergie créative

Après de nombreux kilomètres dans un paysage où les nuances de couleurs n'étaient pas si nombreuses, Baie-Saint-Paul nous est apparu comme une petite explosion de couleurs. Autour de la Rue Saint-Anne, axe principal commerçant, artistique et gourmand de la ville, les bâtiments rouges, jaunes, verts, bleus nous ont instantanément charmés !

Très différente des villes traversées jusque-là, Baie-Saint-Paul nous a finalement donné un peu l'impression d'être dans un décor de film. Un lieu où tout aurait était étudié pour émerveiller le visiteur : le choix des couleurs, les détails d'architectures, la forme des toits, la succession de jolies bâtisses, ... Et cette manœuvre a très bien fonctionné sur nous !

Au-delà de son charme coloré et unique, Baie-Saint-Paul est aussi une terre d'artistes, les galeries et ateliers sont nombreux et viennent ajouter un charme supplémentaire à la ville. Les bâtisses sont aussi belles à l'extérieur qu'à l'intérieur !

Notre petite balade dans Baie-Saint-Paul nous a finalement conduit aux portes de Joe Smoked Meat, un petit restaurant, fondé en 2000, à l'ambiance très jazzy et Nouvelle-Orléans ... Nous n'avons donc pas pu résister à la tentation de renouer un peu avec nos souvenirs de Louisiane le temps d'un repas et avons fait une pause (très) gourmande et musicale chez Joe !

Rassasiés de nourriture, mais pas des couleurs de Baie-Saint-Paul ni de son architecture, on est ensuite repartis se balader dans la ville et dans les boutiques, elles aussi pleines de créations originales. J'ai adoré ce moment tout simple à Baie-Saint-Paul, de boutiques en boutiques, de façades bleues en façades rouges, de simples maisons en édifices impressionnants ...

Profiter de la vue sur le Saint-Laurent

Comme précédemment, c'est le choix du logement qui a fini de fixer notre point d'attache dans la région de Charlevoix. La présence de la cheminée et la vue directe sur le Saint-Laurent ont été déterminant dans le fait que l'on dorme et découvre le magnifique village de Saint-Irénée.

Confortablement installés dans ce nouveau logement temporaire, nous avons occupé la fin de notre journée le plus simplement qui soit : en allant faire quelques courses sous la neige qui tombait à gros flocons puis en se posant au coin du feu en rêvant à la journée du lendemain.

Une journée (pas comme les autres) dans la Région de Charlevoix

Ce lundi matin, la neige fraîche, toute scintillante sous le soleil du matin, avait ajouté une touche de magie supplémentaire sur Saint-Irenée et ses alentours. Notre enthousiasme était à son comble.

L'histoire d'un lundi matin parfait : une balade en traîneau à chiens dans un décor enchanteur

En chemin, je me posais tout de même une question : cette balade est-elle un plaisir humain purement égoïste où les chiens sont-ils réellement contents de cette activité ? Notre arrivée au Chenil du Sportif s’est fait au milieu d’aboiements surexcités et j’ai rapidement eu ma réponse. J’avais rarement vu des chiens sauter (si haut) sur place de la sorte, aboyer de toute leurs forces pour tenter de se faire remarquer afin d’être pris dans l’équipe qui entraînerait les traîneaux ... C'était une cacophonie extraordinaire de chiens pressés d’aller fouler la neige fraîche !

Mais le choix des musher ne se fait pas uniquement à l’apparente volonté des chiens d’aller courir, la constitution d’un traîneau est quelque chose de plus complexe et recherché qu’il n’y parfait. Il faut des meneurs et des suiveurs, des chiens dont les caractères et caractéristiques physiques s’accordent, se complètent. Il faut donc que le musher connaissent parfaitement ses chiens, de leur caractère à leur forme physique du moment. Parmi les chiens (très) volontaires pour la balade, beaucoup sont restés au chenil. Parmi les chiens qui ne voulaient manifestement pas aller courir, posés tranquillement dans la neige ou leur niche, tous sont restés sur place.

En attendant que les équipages soient constitués, nous avons pu profiter d’un moment de douceur avec certains chiens. Là aussi, ce n’était pas compliqué de comprendre lesquels voulaient des câlins et ceux pour qui la tranquillité, ou le fait de se faire remarquer par le musher, étaient plus important !

En traîneau pour l'aventure !

Les équipages formés, les musher nous ont expliqué en détail toutes les consignes à respecter par ceux qui « conduisent » le traîneau (Nico) et par ceux qui sont installés dessus (moi).

Et puis enfin, le départ a été donné, les chiens ont aboyé un peu et puis rapidement le silence est revenu, seulement souligné par le bruit sourd et continu du traîneau qui glisse sur la neige. La piste était entourée d'arbres recouverts de neige fraîche, le ciel bleu et parsemé de quelques nuages blancs. Depuis le traîneau le spectacle était magnifique, je n'en manquais pas une miette et tentait, en même temps, de l'immortaliser du mieux que je pouvais pour Nico et nos proches (au bout du lien une vidéo prise au cours de la balade).

Les chiens croquaient parfois dans la neige pour se rafraîchir, ils étaient calmes, disciplinés, motivés. Lorsque l'on arrêtait le traîneau pour que l'un d'eux fassent ses besoins (oui c'est pas glamour, je sais, mais c'est la réalité d'une balade en traîneau à chiens !), les chiens de tête faisaient des bons vers l'avant et aboyaient pour relancer le mouvement. Quand le traîneau se remettait finalement en route, le bruit de neige qui se tasse sur notre passage remplissait de nouveau nos oreilles.

A mi-chemin, on a fait une vraie pause dans une clairière pour que les chiens se reposent. Notre guide nous racontait des histoires de coyotes et des anecdotes de balades ... Et puis, impatients de repartir, les chiens de tête ont recommencé à aboyer et à tirer l’attelage vers l’avant, donnant aux autres chiens l’envie de repartir aussi (au bout de ce lien, la vidéo de ce moment-là). La balade a donc repris, d’abord dans un sentier bordé de sapins puis sur de vastes étendues. Au loin, le relief des Laurentides perçait parfois la brume qui l’enveloppait ... L’impression d’être dans un rêve s’accrochait à mon esprit comme ce léger manteau grisâtre aux sommets du Massif du Lac Jacques-Cartier.

Après trois heures d’une balade merveilleuse, nous avons retrouvé le chenil, les chiens restés là et impatients de partir en balade à leur tour et ceux qui faisaient la sieste. Une dernière caresse à tous les chiens de notre attelage, une discussion de plus avec notre guide et nous voilà finalement au milieu des futurs membres d’équipage du Chenil du Sportif : d’adorables chiots, plus ou moins grands, plus doux que des peluches, cherchant les caresses autant qu’un compagnon de jeu ! La fin parfaite d'un moment parfait !

 

Randonnée (très) sportive jusqu'au Mirador des Sources Joyeuses

Après nos émotions du matin, un repas bien chaud et une pause photo près du Saint-Laurent, nous avons repris la voiture en direction du Centre de Loisirs des Sources Joyeuses, sur les recommandations de notre hôte du moment.

Le centre de loisirs des Sources Joyeuses et les réjouissances (ou pas) de l'hiver au Québec

Le centre de loisirs des Sources Joyeuses possède plusieurs pistes de randonnées, à ski, en raquettes ou même à pieds, qui permettent de faire des boucles plus ou moins longues et qui offrent la possibilité de rejoindre le mirador pour admirer la vue sur les environs.

En hiver au Québec, beaucoup de lieux touristiques sont fermés ou ferment tôt, mais ça nous ne le savions pas. Arrivés sur place à 14h55, nous avons bien failli ne pas pouvoir faire la randonnée, puisque les départs ne sont plus autorisés après 15h (et le site ferme à 16h). Nous avions donc une heure pour faire l'aller-retour jusqu'au Mirador !

Une randonnée, au pas de course, jusqu'au Mirador

Je ne vais pas vous mentir, à l'aller, nous n'avons pas beaucoup profité du paysage boisé qui nous entourait, mes mollets étaient en surchauffe et nos manteaux nous ont semblé totalement inutiles ! Mais cette marche (très) sportive dans la neige, qui se dérobait parfois sous nos pieds comme pour nous compliquer encore davantage la tâche, valait vraiment le coup.

Après une vingtaine de minutes sans trop souffler, nous avons gravi les marches en bois du Mirador et profiter pleinement du paysage. Face à nous, la cime des sapins et, derrière, celle des montagnes qui entourent cette région et délimitent le cratère de Charlevoix.

De là, cette ceinture toute en reliefs, apparaît plus clairement et l'on sent réellement que l'on est au cœur de quelque choses de particulier, au cœur d'une histoire géologique très ancienne et singulière.

Un petit point sur le Cratère (ou "Astroblème") de Charlevoix

Il y a fort, fort, fort longtemps (400 millions d'années environ) une météorite, d'un diamètre estimé entre 2 et 4,5 kilomètres, s'est écrasée dans la région de Charlevoix, créant un cratère d'environ 54 kilomètres de diamètre et 1000 mètres de profondeur. Au fil du temps, le cratère a subi de nombreux changements dus à l'érosion et aux mouvements de la croûte terrestre, d'où le nom d'"astroblème" (Wikipedia : (Géologie) Ensemble des traces laissées par l’impact d’une météorite ou d’un astéroïde).

Le retour jusqu'à la voiture s'est fait plus doucement, nous avons profité de la forêt environnante, des derniers rayons du soleil qui perçaient entre les branches des arbres dénudés, de la neige qui, parfois, se soulevait des arbres et virevoltait autour de nous ...

Une fin de journée au bord du Saint-Laurent

Balade à La Malbaie

A quelques kilomètres des Sources Joyeuses, mais toujours dans les limites du Cratère de Charlevoix, nous avons ensuite rejoint La Malbaie. Située à l'embouchure de la rivière du même nom dans le Saint-Laurent, cette petite ville (agglomérée avec plusieurs de ses voisines) surplombe paisiblement les deux cours d'eau et offre une jolie vue aux promeneurs.

Après une petite balade dans la ville, nous avons fait un arrêt pour acheter des timbres et, bien involontairement, changer le cours de la journée de la personne qui travaillait-là, très surprise de voir des touristes français au Québec en cette saison (bref : on est passés pour des fous).

Fin de journée au Casino de Charlevoix

En chemin pour Saint-Irénée et notre logement, nous avons décidé de faire un dernier arrêt pour découvrir une "célébrité" locale : le Casino de Charlevoix.

Situé sur une falaise de la petite localité de Pointe-au-Pic et installé dans l'ancien théâtre d'été du Manoir Richelieu, le Casino de Charlevoix est accolé à un hôtel Fairmont qui compte 405 chambres. Le tout donne une bâtisse impressionnante et magnifique, qui bénéficie d'une vue panoramique sur le fleuve.

Comme l'idée n'était pas de jouer mais simplement de se poser un peu au chaud, nous avons pris une table dans le bar-restaurant, commander à boire et à manger et passer un moment à se remémorer notre belle journée.

Au milieu des "bip bip" et des "ting ting" des machines à quelques mètres de nous, le silence de la balade en traîneau à chiens nous semblait déjà loin, presque comme si on l'avait rêvé (et je vous laisse imaginer mon sentiment presque deux ans plus tard en écrivant ces lignes !) ... Dans cet environnement totalement fabriqué (mais diablement cosy !), l'impressionnant cadre de l'Astroblème de Charlevoix, nous paraissait lui aussi bien loin !

Et, déjà, une grosse journée de route nous attendait le lendemain pour rejoindre, en passant par Tadoussac, Godbout, son traversier, la Gaspésie et d'autres merveilles québécoises à admirer !

Épinglez-moi !

4 Replies to “Road trip d’hiver au Québec : la région de Charlevoix, pays de merveilles”

  1. ah ces maisons colorées sur la neige, et ces paysages qui paraissent encore plus grandioses sous un épais manteau blanc… je n’aime pas le froid ni l’hiver, mais l’an dernier, j’ai découvert Sherbrooke et le Mont Orford à Noël et je me suis régalée. Très belles photos et très joli texte, j’ai bien aimé les passages en italiques.

    1. Mais c’est bien l’hiver et le froid pourtant ! ^^
      Le Québec à la période de Noël ça doit être vraiment génial aussi !
      Merci pour vos gentils mots 🙂

  2. Wahou c’est superbe !
    C’est exactement le genre de voyage qu’on souhaite faire avec mon mari. Magnifique !
    Et le bébé Husky <3

    1. C’est vraiment une belle expérience que de voyager en hiver au Québec !
      Et les bébés husky sont trop adorables oui, ça donne envie d’en adopter un ^^

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