Le GR400, c’est ce sentier de Grande Randonnée qui fait le tour des vestiges du plus grand volcan d’Europe, le Cantal. De puys en sucs, de rochers en téton (celui de Vénus, qui culmine à 1669 mètres d’altitude), de pas en cols, le GR400 serpente à travers les Monts du Cantal sur 140 kilomètres. Le sentier oscille entre 750 et 1855 mètres d’altitude et cumule, sur l’ensemble de son tracé, un dénivelé de 4 635 mètres. De quoi offrir de belles randonnées, et de beaux points de vue, aux marcheurs qui l’empruntent !
Le Font d'Alagnon et le télésiège de Rombière, point de départ de notre randonnée
Cet été, comme l’an dernier, mes parents nous ont emmenés parcourir un petit bout de ce beau sentier. Pour ne pas s'épuiser dès le début de la randonnée, nous avons pris le télésiège de Rombière, qui permet d'atteindre le Col de Rombière en une vingtaine de minutes depuis le Font d'Alagnon (contre 50 minutes de marche avec 300 mètres de dénivelé).
Le Font d'Alagnon
Situé à deux kilomètres de la Station du Lioran, sur la commune de Laveissière, le Font d'Alagnon est un cirque glaciaire (c'est-à-dire une dépression de forme semi-circulaire, bordée de versants raides qui est, ou qui a été, occupée par un bassin d’alimentation glaciaire) qui marque le début de la Vallée d'Alagnon.
La dénomination Font d'Alagnon, fònt d'Alanhon en auvergnat, signifie « sources de l'Alagnon », puisque c'est ici que naît la rivière du même non. L'Alagnon prend sa source à 1600 mètres d'altitude, au Puy Bataillouse, un des relief qui encadre le Font d'Alagnon, avant de traverser une partie du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme pour rejoindre l'Allier (la rivière).
Le télésiège de Rombière
Construit en 1984, le télésiège de Rombière est la dernière extension du domaine du Lioran. Il permet donc de relier le Font d'Alagnon au Col de Rombière, pour rejoindre les pistes de ski en hiver et le GR400 en été. La gare aval du télésiège (c'est-à-dire celle qui se trouve dans le Font d'Alagnon) est situé à 1,226 mètres d'altitude et la gare amont à 1,517 mètres, soit un dénivelé de 291 mètres, avec une partie où la pente est à 42% (!).
Ce samedi d'août, c'était la première fois que je prenais un télésiège ... Vous dire que j'avais l'esprit tranquille et que j'étais contente de ce baptême serait un gros mensonge ... Heureusement, les paysages alentours, ces reliefs rocheux où cohabitent le vert des forêts et celui de l'herbe, ont sur moi un effet apaisant et les contempler sans jamais regarder sous mes pieds m'a permis de ne pas (trop) paniquer une fois sur cet engin mécanique (de l'enfer, quand même).
Le GR400, randonnée à flanc de montagnes et panoramas incroyables
(Enfin) De retour sur le plancher sur le plancher des vaches, on en a croisé une dizaine justement. De belles Aubrac, avec leur robe couleur sable et leurs yeux cernés de noir paissaient et se déplaçaient tranquillement dans ce décor pourtant escarpé.
A quelques mètres de la gare d'amont, le sentier se sépare en deux et il faut faire un choix : se rapprocher du Puy Mary ou du Puy Griou. Pour cette fois, nous avons opté pour le Puy Mary, mais le Griou, cône gris irrégulier, singulier et emblématique des Monts du Cantal, n'a presque jamais quitté notre champ de vision.
Le GR400 : la nature à perte de vue
Le sentier, façonné par les milliers de pieds qui le foulent chaque année, bordé de myrtilles, de genêts, de framboises, de bruyères et de centaines d'autres espèces végétales, se trouve sur le flanc des reliefs. Au-dessus comme au-dessous de ce chemin de terre, parfois encombré de cailloux, c'est la nature, préservée, qui s'étend à perte de vue, une vue vertigineuse, que l'on regarde vers le haut ou vers le bas !
Sur le chemin qui mène jusqu'au Col de Cabre, le panorama sur le Puy Griou, la Vallée de la Jordanne, le Puy de Peyre Arse (et parfois le Puy Mary qui pointe le bout de sa pyramide derrière les crêtes) est magnifique. Entre monts et vallée, on (re)découvre là une partie de ce qui fait la beauté de ce département : les reliefs, les petits villages nichés dans les replis du paysage, la nature à perte de vue, le silence, la sérénité ...
L'envie de s'installer là pour camper et prendre des centaines de photos de cet environnement naturel exceptionnel était grande mais, ce samedi d'août, nous étions venus pour marcher et pour pique-niquer dans les montagnes, pas pour camper (mais j'ai quand même pris des dizaines de photos comme vous le voyez !) !
Pique-nique avec vue
C'est au niveau du Col de Cabre, situé à 1528 mètres d'altitude, un col qui ferme la Vallée de la Jordanne et celle de la Santoire que nous avons posé nos sacs-à-dos pour manger en profitant d'une vue (renversante) sur les reliefs alentours et la belle Vallée de la Santoire.
Lorsque nous avons repris notre route vers le Puy Mary, une partie de notre groupe a choisi de gravir les "quelques" mètres qui nous séparaient du Puy de Peyre Arse (qui culmine à 1806 mètres, soit 278 mètres au-dessus du Col de Cabre) pour aller voir la vue depuis là-haut. L'autre partie du groupe, dont moi et mon genou défaillant qui ne nous sentions pas de grimper, a continué à suivre le sentier à flanc de montagne dont le dénivelé est plutôt faible.
Le Puy Griou sur notre gauche, la Vallée de la Jordanne en contrebas, nous avons continué à nous émerveiller du panorama qu'offre ce sentier. Le Plomb du Cantal, point culminant du département (1855 mètres d'altitude), faisait de temps à autre des apparitions en arrière-plan du Puy Griou (qui lui culmine à 1690 mètres d'altitude) et des autres sommets qui bordent la Vallée.
Interlude animalière
Ce jour-là, nous n'étions pas seuls à profiter de ces beaux paysages. En plus des dizaines de randonneurs que nous avons croisés, surplombant de quelques dizaines de mètres le sentier, un cheval se tenait sur un bout de rocher, immobile et majestueux, la crinière dans le vent. Les animaux contemplent-ils parfois le paysage ? J'aime penser que c'était son cas ! 😀
Le GR400 et les crêtes cantaliennes : randonnée sur les Fours de Peyre Arse
Notre sentier a retrouvé celui qui descendait du Peyre Arse (et nous nos compagnons de balade), face au Puy Mary, au pied des crêtes aussi appelés "Fours de Peyre Arse", qui mènent jusqu'à la Brèche de Roland.
Je vous vois venir et non je ne me trompe pas honteusement de massif ! Il existe bien une Brèche de Roland aussi dans le Cantal. Ce nom lui a d'ailleurs été donné en raison de sa ressemblance avec la brèche du même nom qui se trouve dans les Pyrénées. Le nom originel de la brèche du Cantal est le Pourtaou (qui veut dire portail en auvergnat), mais je ne connaissais pas ce nom avant d'écrire cet article, c'est vous dire si le nom de Brèche de Roland a fait depuis longtemps une percée (vous l'avez ?) dans l'esprit des cantalous !
Habituellement, je vois le Puy Mary depuis le Col du Pas de Peyrol, au pied des escaliers qui permettent de gravir ce géant pyramidal (1783 mètres d'altitude), et je dois dire que, même si j'adore la vue depuis ce col, celle que j'ai pu admirer ce jour-là m'a encore plus impressionnée. Depuis ce point, la forme pyramidale du Puy Mary est encore plus évidente et surprenante à la fois, il est encore plus imposant, majestueux.
Âgé d’environ 6,5 millions d'années, ce puy classé Grand Site de France et devenu un emblème du Cantal s'est formé par l'accumulation de lave visqueuse au-dessus de la cheminée d’alimentation du volcan. Il règne sur sept vallées glaciaires qui forment une étoile autour de lui et offre des vues magnifiques au promeneur !
Pour rejoindre la Brèche de Roland depuis ce point, il y a deux possibilités : un sentier qui serpente sur les crêtes et un sentier plutôt à flan de montagne, à droite de la crête.
Pour profiter au maximum de la vue sur les alentours, nous avons fait le choix d'emprunter le sentier des crêtes, qui alterne entre escaliers et sentiers caillouteux, montées et descentes. C'était finalement la partie la plus difficile de cette randonnée (puisque je n'ai pas été au sommet du Peyre Arse) mais le panorama vaut largement quelques efforts.
Depuis les Fours de Peyre Arse, on a une place de choix pour observer les alentours, admirer le Puy Mary et ses comparses, observer l’apparente infinité des vallées, ...
Arrivés à la Brèche de Roland, la perspective de faire de la semi-escalade sur les parois rocheuses a refroidi certains d'entre nous et comme, en plus, nous craignions de manquer de temps pour aller jusqu'au Puy Mary et revenir à temps pour prendre le télésiège, nous avons fait demi-tour en nous promettant d'aller une prochaine fois jusqu'au Puy Mary depuis Rombières.
Sur le chemin du retour, nous avons encore profité avec plaisir de ces magnifiques paysages le soleil revenait peu à peu (parce que comme vous l'aviez peut-être constater sur les photos le temps avait fini par être nuageux), les effluves fruitées des framboises et des myrtilles nous chatouillaient les narines et le Puy Griou trônait toujours fièrement au-dessus de la Vallée de la Jordanne mi-gardien mi-phare de ces paysages façonnés par la nature depuis des millions d'années.
Informations pratiques sur cette randonnée du télésiège de Rombière à la Brèche de Roland
Le télésiège de Rombière
En été, le télésiège de Rombière est généralement ouvert de mi-juillet à fin août, tous les jours, de 9h15 à 12h00 et de 13h45 à 17h15. La montée prend environ 20 minutes. Pour un adulte, le trajet simple coûte 6,60€ et l'aller-retour 8.60 €.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de la Station du Lioran.
Pour en savoir plus sur l'histoire et les caractéristiques techniques du télésiège de Rombière, rendez-vous sur le site Remontées Mécaniques.
La randonnée entre le télésiège de Rombière et la Brèche de Roland
De la gare amont du télésiège de Rombière jusqu'à la Brèche de Roland :
- Il y a 4,3 kilomètres.
- Le point le plus bas est à 1518 mètres d'altitude et le point le plus haut à 1636.
- Il y a 130 mètres de dénivelé positif et 41 de dénivelé négatif.
La randonnée du télésiège de Rombière à la Brèche de Roland et retour représente donc au total près de 9 kilomètres, un peu plus si vous décidez d'aller observer le panorama depuis le Puy de Peyre-Arse.
Le sentier est assez fréquenté et n'est pas toujours très large, les brefs arrêts peuvent donc être nombreux. Cela vous donnera l'occasion de profiter pleinement des paysages et / ou de ramasser des myrtilles et / ou des framboises, donc finalement c'est plutôt bien non ? 😉
Quelle bouffée d’oxygène de bon (dimanche) matin ou plutôt dimanche midi. On en prend plein les mirettes merci Pauline.
Merci Sabrina, ton petit mot me fait tellement plaisir <3 (même si j'ai mis trois plombes à y répondre :D)
Je vais m’installer dans le Cantal….. 😍😍😍
😀 Je pensais pas convaincre quelqu’un de s’y installer quand même ^^ Mais bon je suis sûre que tu t’y plairais, c’est calme et c’est aussi vert que l’Irlande … par contre il y a moins de roux ! Haha !
C’est trop beau !! Je crois reconnaitre le puy Griou et sa silhouette caractéristique, que nous avons vu enneigé en janvier ! Je l’aime tellement que c’est d’ailleurs mon fond d’écran ^^
Le Cantal et de la neige … ton fond d’écran doit être sacrément beau 😀